Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 94. (Budapest, 2001)
BENCZE, ÁGNES: Terres cuites votives de Tarente: propositions de méthode
Un autre élément de la tête de Budapest a été modelé à part et ajouté ensuite; c'est la barbe longue et pointue, au contour irrégulier, et dont la mise en forme est très clairement indépendante de celle des lèvres, comme si elle avait été ajoutée au visage à la manière d'un collier, sans représentation des moustaches. Les traces de retouches, visant à lisser les surfaces d'assemblages sont également bien visibles sur la pièce de Budapest. A toutes les époques de la production des banqueteurs, des versions barbues et imberbes de certaines figures masculines ont coexisté de façon caractéristique. Dans le cas des exemplaires réalisés avec la même technique que notre n° T. 176 (et datables aussi à la même période), les deux variétés étaient obtenues grâce à la solution la plus simple par l'ajout de la barbe avant la cuisson au besoin. On retrouve le visage de T. 176 dans sa version imberbe sur le n° T. 177 de la collection de Budapest (fig. 8), 22 une autre tête de banqueteur de bonne qualité et de dimensions remarquables dont la coiffure présente la même structure et qui, techniquement, a été réalisé à l'identique. Les deux fragments appartiennent selon toute vraisemblance au même type coroplastique et représentent les deux versions fondamentales d'un unique type de visage, populaire pendant un certain temps et connu par ailleurs à travers de nombreux autres exemplaires des terres cuites tarentines, tantôt dans la version imberbe, 23 tantôt avec une barbe ajoutée comme décrit ci-dessus. 24 La seule tentative de retracer une histoire complète de la coroplathie figurative tarentine a été jusqu'à présent effectuée en 1971 par H. Herdejürgen, qui prenait pour point de départ à son travail l'étude de la collection de Bâle. 25 Elle ne pouvait se fonder que sur l'examen direct d'un nombre de pièces relativement réduit et, pour cette raison, sa description se limitait à la présentation de quelques grandes tendances. Par conséquent, elle peut être précisée par une recherche plus détaillée fournissant bon nombre d'éléments nouveaux. Une série de nouveaux détails est, en effet, apportée par le travail de C. Iacobone, qui a publié en 1988 le catalogue du matériel votif de six dépôts tarentins. Les cadres de ce travail restent cependant fort limités en raison de la petite quantité des pièces examinées. Le but de Iacobone était d'obtenir un classement 22 Provenant, celui-ci aussi, de la collection de P. Arndt. Publié: Oroszlán, op. cit. (v. n. 1). p. 46, n° B.44. Hauteur max. 9,7 cm; réalisé en argile claire orange, jaune pâle en plusieurs points de la surface, aux grains moyens, légèrement poreuse, dure; la clareté des traits fait penser à un moule de meilleure qualité que celle du no T. 176, mais la pointe du nez présente sur le côté d. un petit défaut de moule. Les traits fins incisés sur les cheveux résultent de retouches de la pièce avant cuisson, tandis que les lignes plastiques des sourcils et des paupières sont obtenues probablement en retouchant le moule; plusieures traces de couverte blanche sur la face antérieure, restes de peinture rouge foncé sur le sommet de la tête, en une strie. 23 P. ex.: Higgins 1954, n°s 1244-6. (pl. 171); Iacobone 1988, pl. 50/a, M/a. (Tarente, n° 20050); Louvre: n°s MNB 2152, MNB 2155, MNB 2291, S 2088, S 2201. S 2204, S 2063, MNB 2153, CA 203, S 2091 (Mollard-Besques 1954, n° B.483. B.487, B.481, C.382, B.485, B.491, C.290, C.381, C.383, C.394); Budapest. Musée des Beaux-Arts: n° 77.125.A. 24 P. ex.: British Museum: Higgins 1954, n°s 1249-50 (pl. 171): Tarente: Iacobone 1988, pl. 47/b; Siena, n° 37917: A. M. Esposito, Terrecotte tarantine délia collezione Chigi-Zondadari, in In memoria di Enrico Paribeni. Roma 1998, pl. XLIII, 1: Louvre: Mollard-Besques 1954, n°s B.506. B.507, B.510. B.512. B.515, B.516, C.458; Bâle, n° 1928.51 : Herdejürgen 1971,p\. 13. n° 9; Budapest: n° 81.20.A (non publiée). 2i Herdejürgen 1971, pp. 1-25 («Entwicklungsgeschichte der tarentinischen Koroplastik»).