Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 88-89.(Budapest, 1998)

GABODA, PÉTER: Un magistral bronze d'Imhotep daté de l'époque de l'institutionnalisation de son culte?

provenance de nombreuses statuettes votives d'Imhotep. Ce texte littéraire raconte une histoire embrouillée dont le protagoniste porte le nom Nanoufesakhmet (N3-nfr-shmt). 67 L'action se déroule dans la première période de l'époque saïte: 68 après la mort de son mari, grand prêtre de Létopolis, - causée par des intrigues dans la Cour - Nanou­fesekhmet fut obligée de se cacher, pendant six ans, dans la nécropole (!) de Memphis. Datant notre statuette de l'époque saïte, époque où le culte à peine instauré d'Imho­tep n'a pas encore été diffusé au-delà de la région memphite, la question se pose de savoir si l'onomastique étudiée ci-dessus se rapporte à une famille rattachée, dès le début, au culte d'Imhotep à Memphis. Comme nous l'avons vu, le nom de la mère (Nefersakhmet) indique nettement l'origine memphite de la famille et les noms théophores des autres membres ne contredisent pas cette hypothèse. 69 Quant au nom de la grand-mère ^ (4), il fut longtemps illisible sur notre monument. Grâce aux efforts de notre restauratrice, quelques signes ont pu être lus dès 1989, notamment le signe Ç hr ainsi que le terme « juste de voix » écrit avec l'hiéro­glyphe représentant une gerbe de fleurs, graphie typique employée en cas de femmes défuntes. 70 La lecture de cette graphie insolite proposée par V. Wessetzky fut tij-hr(r). 11 La solution de l'énigme dépend nécessairement de l'interprétation du signe tj(f) compte tenu des changements phonétiques et graphiques survenus dans l'évolution de la langue. Après l'examen de plusieurs hypothèses, 72 nous croyons y voir le phéno­67 Smith, H. S., - Tait, W. J., Saqqâra Demotic Papyri /., London 1983, No. 1 {Histoire de Djedseshep, Nanoufesakhmet et Hormakherou). 68 L'action se situe au début de l'époque saïte tandis que la rédaction du texte date du IV ème siècle av. J-C, cf. op. cit. p. 61. 69 Khamkhonsou: le centre du culte de Khonsou fut Thèbes mais le dieu fut vénéré dans plusieurs autres temples d'Egypte: « Khonsou l'enfant » avait des prêtres dans le temple de Ptah à Memphis, cf. Vercoutter, J., Textes biographiques du Sérapéum de Memphis, Paris 1962, Texte M, ligne 1 (27 eme Dyn.). Dans le cas des ouchebtis, de provenance incertaine, énumérés dans le dossier I, Thèbes et Memphis sont indiqués comme lieu de provenance notamment à cause de la mention du nom de Khonsou. Horirdisou: la figure d'Horus fut liée au Delta; il suffirait d'évoquer ses rapports avec Ptah et « son aimée » Sekhmet. Par suite du synchronisme Osiris-Ptah, Horus, fils d'Osiris, devint aussi le fils de Ptah, ce qui explique l'épi­thète « rejeton de Sakhmet » portée par Horus. 70 Cf. Geßler-Löhr, B., Zur Schreibung von m3 c-hrw mit der Blume, GM 116 (1990) p. 25-43. Cette graphie peut être relevée d'abord au 18 eme Dyn. en cas de noms masculins dans la région de Memphis et Heliopolis. Dès l'Epoque Ramesside son usage devient plus fréquent, cette fois seulement en cas de noms féminins. 71 Wessetzky, op. cit. La forme tjj - hrr étant inconnue, il devait penser au nom féminin t3-hrr «fleur». Les graphies de ce nom diffèrent cependant de celle figurée sur notre statuette, cf. Ranke PN I. 366,3. 72 Le terme tjj (rejeton) s'imposerait, mais le nom tj-(n)-hr «le rejeton d'Horus» ne fut porté que par des hommes, cf. Thirion, RdE 46 ( 1995) p. 185. La composition «tjj (sa/si>)+dieu+objet (les/le pays, etc.)» doit également être rejetée faute d'objet direct quoique ce nom de caractère belliqueux fût porté aussi par des femmes, cf. Munro, op. cit. p. 283 (BM 809) et Thirion, RdE 37 (1986) p. 132-33. On pourrait encore penser à un nom féminin (à cause de tj>t3) dont le premier élément est ß (article défini ou adjectif possessif) comme p.ex. t3-hrr ou t3-(n.t)-hr.w (Ranke PN I. 362) mais cette hypothèse est peu plausible.

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