Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 88-89.(Budapest, 1998)

GABODA, PÉTER: Un magistral bronze d'Imhotep daté de l'époque de l'institutionnalisation de son culte?

mène de «Mischschreibung». A notre avis, il s'agirait d'une confusion due à la pro­nonciation analogue de deux mots différents où les consonnes fortes furent analogues: cette analogie devait être le résultat d'un changement phonétique reflété dans la forme écrite. 73 Il en résulte une intéressante variante graphique des noms composés de «tjj (« saisir »)+divinité X+objet » ayant suivi la coïncidence intervenue dans la position articulatoire des consonnes t et d due à des changements phonétiques respectifs: 74 la consonne forte dans le verbe t(Jy) fut désignée par la graphie du verbe d(d). 15 Il importe de souligner que l'emploi de d(d) à la place du signe j^s, t(3) peut être observé dans l'onomastique à la 26 eme Dynastie 76 - et plus d'une fois en cas de noms féminins! 77 Il est fort probable que ce phénomène de « Mischschreibung » se manifesta aussi à sens inverse, c'est-à-dire le signe t(3j) fut employé pour désigner le verbe d(d) « dire ». 78 Ainsi la graphie t(3j)-Hr du nom de la grand-mère pourrait désigner le nom d(d)-hr (grec: Teos). 79 Le nom d(d)-hr fut porté surtout par des hommes dès la Basse époque et jusqu'à l'époque gréco-romaine. 80 Quoique plus rarement, il dési­gnait aussi des femmes, 81 notamment à l'époque saïte. 82 Le nom d(d)-hr « a dit le visage » décrit l'acte de l'oracle 83 et peut comprendre, dans sa forme complète, aussi le nom de la divinité ainsi que l'oracle qu'elle donne: « a dit le visage de la divinité X: <qu'il/elle vive> » . 84 De même que les noms théophores des autres membres de la famille renvoient à des divinités donnant l'oracle, celui de la grand-mère désigne un tel rapport. 73 Ce phénomène est surtout fréquent à l'époque gréco-romaine, cf. Felber, H., Mischschreibungen, in Edfu Studien l (éd. Kurth, D.) p. 42-45 quoique des exemples antérieurs soient également connus, cf. Jansen-Winkeln, K., Spütmittelägyptische Grammatik der Texte der 3. Zwischenzeit, Wiesbaden 1996, p. 38-39. 74 L'alternance phonétique_t>t et d>d peut être observée dès la fin de l'Ancien Empire et le début de la Première Période Intermédiaire, ce qui a eu un effet aussi sur l'orthographe à l'époque saïte, cf. der Manuelian, P., Living in the Past. Studies in Archaism of the Egyptian Twenty-Sixth Dynasty, New York 1994, p. 98, §20. 75 La structure consonnantique du verbe dd « dire » s'est réduite à la seule consonne d dans la pronon­ciation aussi selon les sources démotiques et coptes. 76 Thirion, RdE 37 (1986) p. 132-33. 77 P. ex. Munro, op. cit. p. 278 - nom du propriétaire de la stèle JE 20240 du Caire datée de 630-600 av. J.-C-: tjj-'ls.t-im.w; p. 223 (Quibell, Ramesseum XXI, 15) - nom de la mère du propriétaire d'une stèle datée de 620-560 av. J.-C: tjj-hthr-im.w (Le premier élément de ces noms fut encore transcrit par Munro sous la forme dd , l'Index contient déjà les formes correctes.) 78 I1 ne s'agit pas ici que de la valeur d du signe ^ t, cf. notamment l'épithète « p3­c dr » d'Amon: Fairman, H. W., ASAE43 (1943) p. 227, no. 188. Exemples d'époque saïte: Vermis, P., Amon P3­C dr. de la piété « populaire » à la spéculation théologique, Fs Sauneron III, Le Caire 1979, p. 463, no. 3. 79 Le nom d(d)-hr, démotique: d-hr, grec: Teos, cf. Ranke /WL 411,12. 80 A l'époque saïte: p. ex. van Haarlem, W. M., Shabtis, in CAA, Allard Pierson Museum II, Amster­dam 1990. p. 165-66, etc. 81 Kamal, A.,ASAE 16 (1916) p. 83; Rogge, op. cit. p. 9, 131. 82 P. ex. Munro, op. cit. p. 226-27 (Bologna 1952, mère du propriétaire d'une stèle d'époque saïte). 83 Fecht, G., Wortakzent und Silbenstruktur, Glückstadt-Hamburg-New York 1960, p. 84, § 161, n. 254.

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