Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 88-89.(Budapest, 1998)

ZENTAI, LORÁND: Quelques remarques sur un (deux) dessin(s) de Fra Bartolommeo

à base d'amidon. 32 Dans le même temps, les solutions de montage totalement confor­mes à l'esprit et à la technique du dessin de Budapest caractérisent toutes les œuvres provenant de la collection Mariette. Quant à la création d'une composition fictive, la ressemblance la plus frappante s'observe sur deux dessins rassemblés puis à nouveau séparés de Fra Bartolommeo à l'Albertina de Vienne. 33 Ces deux études, ayant proba­blement fait partie aussi de la collection Vasari, exécutées initialement en vue de deux peintures totalement indépendantes, l'une pour un ange, l'autre pour une religieuse agenouillée, furent par la suite réunies ensemble par un amateur désireux de composer une Annonciation. Selon Ragghianti Collobi, cette unification fut accomplie déjà par Vasari, tandis que Mariette aurait muni « la feuille d'esquisse » d'un nouveau montage et d'une nouvelle inscription. Les bords originaux verticalement découpés et conser­vés semble-t-il intacts des deux feuilles, à nouveau séparées peut-être au début du XIX e siècle, 34 présentent effectivement les caractéristiques de la technique de montage employée dans la collection Vasari. Il se peut donc qu'à côté de nombreux autres pro­cédés techniques et esthétiques servant au montage des dessins anciens, Mariette, doué par ailleurs de talents artistiques et sachant dessiner, 35 ait découvert déjà chez Vasari un certain nombre d'exemples et de motivations pour « recréer » picturalement, par des moyens illusionnistes, les esquisses. C'est incontestablement à lui que l'on doit le perfectionnement de cette méthode. Comme en témoignent d'autres dessins de la col­lection de Budapest provenant de Mariette, le « peintre-collectionneur » parisien uti­lisa, avec une hardiesse inimaginable auparavant, tout un arsenal de moyens de conser­vation les uns plus raffinés que les autres, pour compléter dynamiquement et plein de fantaisie, pour améliorer, soigner, et embellir les pièces de sa collection dans le but de transformer - en vertu d'une conception quelque peu différente de la nôtre, mais nulle­32 Je remercie ici les restaurateurs András Finta, Gyula Gajdó et István Pankaszi pour l'examen tech­nique des dessins et pour leurs observations pertinentes quant à l'histoire technique de la restauration et du montage. Selon les informations de Mariette et de l'avis unanime des chercheurs, le dessin d'Andréa Palladio que possède le Musée des Beaux-Arts provient également du Libro de Vasari (n° d'inv.: 1989, dessin lavé à la plume, 474 x 339 mm, Ragghianti Collobi, op.cit. Testo p. 156, Tavole, fig. 484). Récem­ment, A. Morrogh et C. Monbeig Goguel ont émis des doutes concernant la provenance de ce dessin (in Giorgio vasari. Les vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes /12 (éd. A. Chastel). Vasari illus­tré, Paris 1990, p. 400, n" 188), mais même si leurs doutes s'avéraient fondés, la feuille demeure un exemple caractéristique du montage du XVI e siècle en Italie. 33 No d'inv.: 4876 et 17596, Ragghianti Collobi, op.cit. Testo fig. 98, Tavole pp. 269-270 ; Birke. V. ­Kertész, i..Die italienischen Zeichnungen der Albertina. Generalverzeichnis 3, Wien-Köln-Weimar 1995, pp. 1686-1687 et 4., Wien-Köln-Weimar 1997, p. 2162. 34 V. Birke-Kertész, op.cit. vol. 4, p. 2162. 35 V. cat. Le Cabinet...op.cit. (n. 2), p. 22.

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