Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 88-89.(Budapest, 1998)
ZENTAI, LORÁND: Quelques remarques sur un (deux) dessin(s) de Fra Bartolommeo
rieure, émanait très probablement du même atelier du couvent aux alentours des années 1530 ou après (fig. 45). Son niveau artistique correspond à celui des assistants de Fra Paolino à personnalité indéfinissable ou bien du suiveur autodidacte, Suor Plautilla. Le modèle suivi devait être, d'une part, le dessin vendu chez Gilhofer-Ranschburg, d'autre part, une autre esquisse perdue de Fra Paolino, complétée, selon la coutume établie dans l'atelier de Fra Bartolommeo, par des études de mains séparées, en utilisant à cette fin probablement des moulages hérités du maître. 29 On voit donc que les deux fragments d'esquisse qui, à la fin du XVIII e siècle, paraissait former une seule composition existèrent encore séparément dans la première moitié du XVI e siècle et servirent de sources à différentes œuvres. Comme nous ne disposons pas de repères fiables pour déterminer la date de leur unification, nous en sommes réduits à des hypothèses. On peut affirmer avec certitude que les fragments de dessin sont entrés ensemble - entre 1550 et 1568 - à la collection de Vasari qui, dans d'autres cas aussi, se procurait et utilisait pour son Libro des „déchets d'atelier" en état semblable et souvent émargés de façon irrégulière. Il reste à savoir cependant leur degré et leur forme d'assemblage à l'époque. Selon le témoignage de la majorité des exemples parvenus à nous, les feuilles du Libro, composées de plusieurs fragments de dessins, suivaient généralement une structure particulière à fonction décorative qui leur est propre, et Vasari insérait ces fragments selon les principes d'arrangement habituels des feuilles, mais en préservant l'autonomie des dessins. 30 On trouve très rarement des solutions semblables à celle adoptée pour la feuille de Budapest, où des éléments disparates forment des « quasi-compositions ». 31 Le procédé technique très particulier ayant servi à assembler les dessins est sensiblement le même partout en ce qui concerne les anciennes feuilles du Libro: les bords des fragments de papier sont émargés et découpés verticalement. L'habitude de ces temps et l'examen d'un autre dessin de la collection Vasari détenu par le musée et conservé à l'état original permettent d'établir avec certitude que la substance utilisée pour fixer les morceaux était une colle 29 Cf. avec les études de mains de Fra Bartolommeo en vue de la Pietà de la Galleria Palatina à Florence - les dessins provenant du Libro de Vasari se trouvent actuellement au Louvre (n° d'inv.: 1672), v. Ragghianti Collobi, op.cit. (n. 1) Testo p. 115, Tavole fig. 363; sur un plan plus général par Fischer in op.cit. (n. 24), pp. Ill, 116, n° 74; Les moulages d'après des parties du corps humain, numériquement répertoriées par l'inventaire de la succession contenant „les dessins et autres mobiliers" (disegni et altre masseriîie) de Fra Bartolommeo („63 Pezafra testepiedi et torsi di gesso"), continuaient également d'être utilisées par l'atelier du couvent, v. Muzzi in op.cit. (n. 9) p. 26. 30 Des exemples caracréristiques : Ragghianti Collobi, op.cit. (n. 1) Tavole, figures 62, 69, 129, 135137, 207, 233-234, 240, 248, 363. 31 Ragghianti Collobi, op.cit. Tavole, figures 235-236, 239, 266, 269-270, 360, 383.