Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 85. (Budapest, 1996)

PASSUTH, KRISZTINA: M. H. Maxy, figure clé de la peinture roumaine du XXe siecle et l'avant-garde internationale

silhouette, comme chez Brauner, mais au moins autant des contours et des hachures intérieures tracées en blanc, qui se détachent sur un fond noir, et indiquent de la sorte la structure interne de la composition, comme sur les tableaux postérieurs de Maxy. L'emploi de ces hachures, par sa trame minutieuse prête aux dessins une sorte de vibra­tion intérieure, une tension étouffée ainsi qu'un certain aspect spatial et plastique. A 75HP, limité à un seul numéro, succède en novembre 1924 Punct, dont 16 numé­ros verront le jour jusqu'en mars 1925, date à laquelle il sera relayé par Integral, qui réussira à se maintenir, quoique de manière de plus en plus espacée, jusqu'en avril 1928. A sa rédaction collaboreront, aux côtés du directeur et éditeur Maxy, plusieurs artistes de Bucarest et de Paris, tels Benjamin Fondane (Fundoianu) et Hans Maitis Teutsch. Integral porte le sous-titre «revue de synthèse moderne», et son manifeste paru dans le premier numéro a pour auteur Ilarie Voronca. Le texte de celui-ci résume non seulement les principes du constructivisme, mais aussi les idées du productivisme russe, tendance qui lui succède, et englobe également la conception du futurisme ita­lien. Il y est décrété que notre siècle vit uniquement sous le signe citadin, et qu'il a surtout besoin du béton armé. Dans l'art c'est le constructivisme qui triomphe. Tout tend vers l'intégration, poésie, musique, beaux-arts, danse, lesquels progressent en­semble vers une magnifique synthèse. La seule chose qui compte, c'est l'ordre-essence constructive, qui doit engendrer à son tour un véritable ordre intégral classique. 75 "Synthèse" et "intégration" sont des concepts caractéristiques de l'avant-garde roumaine. L'intégralisme est fondé sur la mort du tableau de chevalet, et comprend le cubisme et le dadaïsme aussi bien. Il constitue une ouverture aux différents courants avant-gardistes aussi bien qu'aux autres domaines artistiques, dont avant tout au théâtre. Maxy a exécuté des dessins pour les pièces d'André Gide et de Pirandello (fig. 41) 76 et aussi des objets d'art appliqué. Déjà à l'exposition de Contimporanul en 1924, il a présenté des meubles et, par la suite, il a fondé une école dénommée «Atelier d'art constructif intégral» sur le modèle du Bauhaus. A la différence de l'académie d'art de Bucarest, les professeurs et les élèves y travaillaient ensemble, et voulaient exposer leurs œuvres côte à côte au Salon permanent de l'atelier. Une telle manifestation n'a eu cependant lieu qu'une seule fois, en 1926. C'est la fin de 1924 et le début de 1925 qui marquent la période la plus agitée et la plus fertile de l'avant-garde roumaine qui atteint alors son plein épanouissement. Le principe du «hic et nunc» se cristallise précisément à cette époque là dans l'art mo­derne de Bucarest, en grande partie grâce à l'activité dynamique et multiforme de Maxy. Cela veut dire en l'occurrence que l'avant-garde roumaine a définitivement trouvé sa 75 Voronca, L, Manifeste integral, Integral, 1 (1925) pp.4-5. 76 Projets de décor pour «L'homme, l'animal et la vertu» de Luigi Pirandello (1926) et «Saiil» d'André Gide (1925).

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