Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 85. (Budapest, 1996)
PASSUTH, KRISZTINA: M. H. Maxy, figure clé de la peinture roumaine du XXe siecle et l'avant-garde internationale
Les artistes roumains ne s'intéressent vraiment à Marinetti et aux futuristes italiens qu'à partir des années 1920, lorsque cette tendance se charge d'une signification différente de celle qui fut la sienne à l'origine, c'est-à-dire avant la Première Guerre mondiale. Pareillement au cubisme français, découvert avec plus de dix ans de retard, l'art futuriste met des années à pénétrer en Roumanie et à y être assimilé, du moins partiellement. En 1927, quatre ans après la publication de l'article de Marinetti, 37 la revue Integra! consacre un numéro spécial au futurisme. 38 Ce qu'en retient aussitôt l'avantgarde poétique roumaine 39 et Maxy dès 1923, c'est moins le style pictural futuriste, que la vision du monde qui s'y attache - en premier lieu Yaeropittura, le spectacle s'offrant depuis un avion et l'avion lui-même comme le symbole d'une époque nouvelle. L'essor dynamique du mouvement artistique autonome en Roumanie après 1 922 se produit grâce à la rencontre de plusieurs personnalités marquantes dont l'écrivain Ion Vinea (Ion Iovanaki, Giurgiu 1895-Bucarest 1964) et les peintres Marcel Jancu (Marcel Janco, Bucarest 1895 - Ein Hod, Israël 1984) et M.H. Maxy. Les deux premiers fondent la revue Contimporanul à Bucarest dès 1922. Dans la vie et l'art de Maxy, Jancu tient un rôle particulièrement important surtout à partir de 1923, l'année où leurs chemins, après avoir bifurqué quelque temps, se croisent à nouveau. C'est alors que leur amitié, certaines similitudes de leurs œuvres font de ces deux personnages à l'expérience et à la culture fort dissemblables, venus d'horizons différents, les initiateurs de l'art roumain d'avant-garde. Nés tous deux en 1895 et élèves du maître roumain vénéré de l'époque Josif Iser, ils s'engagent de bonne heure dans des directions opposées. Jancu quitte l'école d'Iser en 1913, au moment donc où Mayx y entre. De 1915 à 1917, Jancu fait des études d'architecte à l'Ecole polytechnique de Zurich, se lie d'amitié avec Tristan Tzara, avec lequel il y fond le mouvement dada en 1916. Vers la même époque (1913-1916), on trouve Maxy parmi les étudiants de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts de Bucarest. A partir de 1918, Jancu collabore avec le groupe Die Neue Kunst et, en 1919, il rejoint le groupe également zurichois, Das Neue Leben, auquel appartiennent entre autres Jean Arp, Giacometti et Sophie-Tauber Arp. La même année, il adhère à la société des artistes radicaux, où s'active notamment Hans Richter. On ne saurait imaginer comportements plus opposés que ceux de Jancu (et de Tzara), résolument pacifiste, anticonformiste et internationaliste, et de Maxy, ayant opté pour l'intégration sans faille, voire même la participation active à la guerre. Ce dernier fréquente en effet une école militaire, et s'engage ensuite dans l'armée. Au moment de sa première exposition, en avril 1918, il est encore soldat et, lors de la deuxième en novembre 1920, on vient de le libérer du service. 40 Leur mode de vie divergeant se reflète également dans la tendance stylistique choisie. Maxy puise ses sujets exclusivement dans la vie campagnarde et les exécute selon Marinetti, G.T., La sensibilité futuriste, Contimporanul, 1923, 44, s.p. Integral (1927) le 12 avril. Voronca, L, Aviograma, 75 HP! (1924), s.p. Oprea, op.cit.ijxA) p. 8.