Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 85. (Budapest, 1996)
PASSUTH, KRISZTINA: M. H. Maxy, figure clé de la peinture roumaine du XXe siecle et l'avant-garde internationale
les principes de la peinture traditionnelle. Jancu conçoit des œuvres abstraites dans le cadre du mouvement dadaïste international. Ses reliefs dont la structure claire traduit les goûts et la conception architecturale de l'artiste datent du même temps que la mise en scène, née dans l'atmosphère dada, de sensationnelles danses agrémentées de "masques nègres" au Cabaret Voltaire. Aux dires de Tristan Tzara, «(Jancu) fait des reliefs pour être construits dans le mur, totalité architecturale, productive protestation contre le cadre et le baroque..clair dans le complexe total riche...» 41 En 1916, au moment où il conçoit ses reliefs, Jancu ne peut encore évidemment rien savoir des créations sorties vers la même époque de l'atelier de Tatline à Moscou. Face à l'artiste russe qui se servit du métal, du bois, de la tôle et du carton, Jancu, lui, opéra sur des surfaces en plâtre peint, façonnées en méplat. Le but de Tatline - auquel il parvint progressivement - consista à libérer ses reliefs (appelés contre-reliefs ou combinaisons de matériaux) de toutes les contraintes de la pesanteur, du support mural et de faire en sorte que les reliefs au coin flottent librement entre deux points de l'espace. En revanche, «les sculptures architecturales de Marcel Jancu étaient construites sur des surfaces et en fonction d'une surface, fait qui leur permettait une „Cooperation" avec le mur, avec l'espace architectural en général.» - écrit Andrei Pintilie. 42 L'influence de l'architecture règne naturellement dans les œuvres de Jancu. Plus tard, après son retour au pays, l'architecture occupera une place centrale dans sa vie sur le plan non seulement théorique mais aussi pratique. A Bucarest, il construit plusieurs maisons - d'inspiration cubiste proche du Bauhaus - dont il publiera la photo dans les colonnes de la revue Contimporanul en partie dirigée par lui. Ses reliefs dadaïstes témoignent d'une veine à la fois architecturale et picturale. Les tons clairs pastel des surfaces colorées et les formes juxtaposées qui s'interpénétrent partiellement font des compositions équilibrées. Les unités carrées de dimensions relativement importantes renferment des formes et des lignes géométriques qui coupent la composition diagonalement en plusieurs champs. On ignore si Maxy eut l'occasion de voir les reliefs de Jancu déjà à Berlin. Il séjourna en tout cas en Allemagne jusqu'à l'été de 1923, tandis que Jancu participa à la rencontre constructiviste dadaïste de Weimar à l'automne de 1922. Maxy fit également un saut à Paris, 43 où se trouva Jancu en 1921. De leurs relations, si relations il y avait, rien n'apparaît dans les œuvres avant 1923. Dans le catalogue relatif à Maxy à la Galerie Der Sturm ( 1923), une seule œuvre porte le titre Konstruktion dont il est difficile de donner une appréciation d'après la reproduction. Les éléments de la composition remplissent entièrement la surface picturale, les diagonales tracées en parallèle, les champs peints en aplats déplacés les uns par rapports aux autres et s'interpénétrant mutuellement contiennent en germe certaines éléments des futures constructions de Maxy. 41 Tzara, T.. Marcel Janco. Dada, 1.(1917). 1, s.p. 42 Pintilie. A., Considérations sur le mouvement roumain d'avant-garde. Revue Roumaine d'Histoire de l'Art 24 (1987) p.49. 43 Pintilie, loc.cit. p.49.