Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 83. (Budapest, 1995)

NÉMETH. ISTVÁN: Fille assoupie. Contribution a l'interprétation d'un tableau attribué a Jacob Duck

est de remarquer que, dans les Vanités dues à des artistes hollandais, il y a généralement des figures de femme non pas endormies mais éveillées. 5 Fait non négligeable, ces allégories de la Fragilité humaine contien­nent, outre les objets relevés dans le tableau du Musée des Beaux-Arts, des éléments tra­ditionnels - le plus souvent un crâne ou une bulle de savon, illustration de ladite "Homo bulla est" - qui fait appréhender aussitôt à celui qui les regarde la véritable significati­on de l'œuvre. 6 D'après ce qui vient d'être dit, il semble nécessaire de rectifier non seulement l'attribution admise de longue date et cependant manifestement douteuse à l'auteur, mais aussi la précédente définition du sujet. 7 Le motif du sommeil se trouve fré­quemment lié, en particulier depuis le bas Moyen-Age, à la notion de l'indolence, de la paresse aussi bien dans la littérature que dans les beaux-arts. Une partie des tableaux de genre hollandais du XVIL siècle apparti­ennent à coup sûr à ce type iconographique. 8 Ainsi nul doute que, par exemple dans la Petite bonne de cuisine endormie de Nico­laes Maes exposée à la National Gallery de Londres (fig. 49), le personnage qui somnole 50. Hendrick Bary d'après Frans van Mieris l'Ancien: Le vin est railleur. Gravure sur cuivre au milieu de la pile de vaisselle sale incarne 5 Concernant les sources susmentionnées du XVII e siècle v. Franits, W., Zwischen Frömmigkeit und Geiz: Das Alter in Genredarstellungen, in Bilder vom allen Menschen, Kat. Braunschweig 1993-1994, p.84; Vanités avec des figures féminines: Pigler, A., Barockthemen, Budapest 1974, II, pp.610-613. 6 A titre d'exemple, il suffit peut-être de citer ici quelques unes des nombreuses représentations d'époque de la Vanité: Jacob Duck, Femme au luth (Vannas) Indianapolis Museum of Art, n° d'inv.: 60.189, in 100 Masterpieces of Painting, Indianapolis Museum of Art, Indianapolis 1980, p. 113; Frans van Mieris L'Ancien, Vamtas, Rijksmuseum Amsterdam, n" d'inv.: A 263, in Tot Lering en Vermaak, Kat. Amsterdam 1976, p.46.; Jan Miense Molenaer, Femme se faisant belle (Femme du monde), Toledo Museum of Art (Ohio), n" d'inv.: 75.21., in Masters of Seventeenth-Century Dutch Genre Painting, Kat. Philadelphia 1984, p. 262.; Hendrick Gerritsz.Pot, L'Allégorie de la Fragilité, Frans Halsmuseum, Haarlem, n" d'inv.: 496. a, in Leselust, Cat. Frankfurt 1993, p. 269; Cornelis de Vos, L'Allégorie de la Fragilité. Herzog Anton Ulrich-Museum Braunschweig, n" d'inv : 109. m Die Sprache der Bilder, Kat. Braunschweig 1978, p. 174. 7 Malheureusement je n'ai pas pu consulter la thèse de Nanette Salomon consacrée aux différentes interprétations possibles des figures endormies dans les peintures hollandaises du XVII e siècle v. Salomon, N., Dreamers, Idlers and other Dozers: Aspects of Sleep in Dutch Art. New York 1984. s Wenzel, S., 77;<? Sin of Sloth: Acedia in Medieval Thought and Literature. Chapel Hill 1967, p. 97; Dans le Narrenschiff de Sebastian Brant paru à Bales en 1494, dans la partie droite de la gravure illustrant le chapitre intitulé "Von Trägheit und Faulheit", on peut voir une femme endormie près du feu. une quenouille à la main. Dans le Dernier jugement de Jérôme Bosch à Madrid et dans les suites de gravures figurant les sept péchés capitaux, L'Acedia et La Desidia sont aussi souvent personnifiées par des ligures assoupies, de préférence des femmes plongées dans un sommeil profond. Dans l'édition d'Amsterdam (1644) de YIconologia dû à Cesare Ripa, l'incarnation de la Fainéantise (Vadsighety) est également une femme qui dort.

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