Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 83. (Budapest, 1995)

NÉMETH. ISTVÁN: Fille assoupie. Contribution a l'interprétation d'un tableau attribué a Jacob Duck

FILLE ASSOUPIE CONTRIBUTION À L'INTERPRÉTATION D'UN TABLEAU ATTRIBUÉ À JACOB DUCK Ce tableau de genre hollandais du XVII

e siècle, attribué hypothétiquement à Eglon van der Neer, entra au Musée des Beaux-Arts en 1912 avec les autres pièces du legs Pálffy.' Il représente une jeune femme assise qui somnole près d'une table recouverte d'un tapis rouge, au premier plan d'une chambre au plancher de bois, faiblement éclairée (fig.

52). La tête appuyée contre le bras gauche replié, elle pose l'autre bras sur le dossier de sa chaise. Sa voilette et son collier de perle enlevés ont été nonchalamment mis sur la table à côté d'un miroir et d'un chandelier. Derrière la table se dresse un lit à baldaquin couvert de draperies claires. La dormeuse, ayant quitté ses pantoufles, repose son pied droit sur une chaufferette dont les contours se dessinent nettement sous sa longue jupe. La composition est fermée à gauche par la silhouette sombre de rideaux écartés, derrière lesquels on aperçoit le coin d'une chaise et sur celle-ci un long verre à moitié vide et une pipe minuscule. On voit en outre une viole de gambe appuyée contre une chaise dans l'angle droit inférieur du tableau, et, perdus dans l'ombre de l'arrière-plan, une autre chaise et un miroir accroché au mur. Dans cette œuvre peinte avec des couleurs estompées où prédominent les bruns-jaunes et les verts-gris, un maximum de lumières tombent sur le châle d'une blancheur éclatante de la jeune fille assoupie et sur sa longue jupe aux plis délicats, cependant que la majeure partie de la pièce est plongée dans une pénombre mystérieuse. Ni son style ni son sujet ne justifie en fait de ranger ce tableau parmi les œuvres d'Eglon van der Neer, qui se distinguent par une plus grande vivacité des couleurs, par une manière de peindre plus élégante et plus minutieuse et dont les personnages féminins sont caractérisés par un type de visage et des vêtements différents de ceux de l'œuvre de Budapest. A notre connaissance, un seul tableau représentant une fille endormie est attribué au peintre en question et, même dans ce cas, il s'agit probablement d'une erreur.

2 D'ailleurs, Gábor Térey, alors Conservateur en chef de la Galerie des Maîtres Anciens a déjà fait allusion au caractère apocryphe de la signature qu'avait portée auparavant la scène de genre au Musée des Beaux-Arts, après quoi l'on procéda à son élimination lors d'un nettoyage du panneau.

1 Malgré tout cela, dans le catalogue du musée établi par Andor 1 N° d'inv.: 4287, huile sur bois, 40,5 x 32,5 cm. 2 Vendu chez Sotheby's London, le 1

CI juillet 1953, n" 154, auparavant en la possession du Museum Fitzwilliam à Cambridge, n" d'inv.: 1-34. 3 Térey, G., A gróf Pálffy János által hagyományozott képgyűjtemény leíró lajtsroma. (Catalogue descriptif de la collection de tableaux léguée par le comte János Pálffy) Budapest 1913, p.29.