Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 83. (Budapest, 1995)
KOVÁCS, ZOLTÁN: Un motif de genre a la lumiere de la tradition: Le Joueur de vielle aveugle et les enfants
l'instrument débute vers les XV-XVI CS siècles. Dans une gravure sur bois, datant d'environ 1570, on le voit déjà entre les mains d'un "vielleur des maulx vestus". 55 De nombreux ouvrages littéraires du XV e siècle traitent de la vie des mendiants et des vagabonds. Le premier texte volumineux d'importance qui soit parvenu à nous est le Speculum cerretanorum de Teseo Pini qui présente avec force détails toutes les catégories de mendiants rusés, leurs conditions de vie et leur effectif. 56 Nous connaissons aussi 15 versions manuscrites du De vagorum ordine, rédigées à la fin du XV e siècle en Allemagne et aux Pays-Bas sur les différents types de vagabonds d'aspect minable, enclins au gaspillage et fuyant le travail qui passent leurs journées dans les cabarets. 57 L'écrit de Johannes von Arnberg intitulé De vita vagorum relate avec une puissance d'évocation la pauvreté, les détresses de ces gens, et leurs efforts de se frotter aux différents arts pour pouvoir survivre. 58 Le traité court consacré à l'ordre des voleurs (Der boiffen ordert)^ 1 ' adaptation à la fin du XV e siècle d'un ancien poème médiéval néerlandais (De reghel van Arnouts arme broederen), H) et le texte imprimé vers 1520 par Jakob Köbei sur les pratiques frauduleuses des tricheurs ambulants et "d'autres canailles" (Eyn Neüwe Gedicht. Wie die Lantbescheisser/Zwyecker / Orenbeysser / Bleer/Meinster/Heyligman / und Störck/Die Freyen und Voperten... Betrygerif* indiquent l'intérêt qui se manifesta vers cette époque pour les personnes contraintes de vivre à la périphérie de la société. Le mendiant aveugle allant de village en village, la vielle à la main, constituait une des figures caractéristiques de cette couche sociale. Dès le XV L ' siècle, l'art néerlandais met en scène fréquemment la figure du blinde liereman. L'exemple le plus connu à cet égard est peut-être le tableau de Pierre Brueghel l'Ancien intitulé La Parabole des Aveugles conservé à Naples 62 dont il existe maintes variantes copiées ou dérivées sous le nom de Marten van Cleve ou de Pierre Brueghel le Jeune. 63 Selon certains spécialistes l'inventeur de la composition serait Hieronymus Bosch qui, semble-t-il, fut particulièrement attiré par les marginaux. 64 Dans La Parabole des 55 La gravure porte le titre suivant: "Les Noces de Michaud Crouppière: Histoire d'une drollerie facécieuse du Mariage de Lucresse aux yeux de boeuf et Michaud Crouppière son mary, avec ceux qui furent semouz au banquet" Winternitz, loc.cit. (n.51 ) p. 68. fig. 19. 56 Cainporesi, P., // libra dei vagabondi: la 'Speculum cerretanorum 'di Teseo Pini. Tl vagabonda 'di Rafaelé Frianorio e altri testi di furfanteria ', (Nuova universale einaudi, 145), Torino 1973. 57 Boite, J., Fahrende Leute in der Literatur des 15. und 16. Jahrhunderts, in Sitzungsberichte der preussischen Akademie der Wissenschaften. Phil.-hist. Klasse 31(1928) pp. 626-627, et pp. 644-646. 58 V. le texte in Grimm, W., Altdeutsche Wälder 2, 1815, pp.49-59, et Kluge, F., Die fahrenden Schüler, in Bunte Blätter. Kulturgeschichtliche Vorträge und Aufsätze, Freiburg 1908, p.70. 59 Der boiffen orden, Köln, Johann Koelhoff ca. 1490; Der boven orden, Köln, Heinrich von Neuss, ca. 1509.; Drei Kölner Schwankbücher aus dem XV. Jahrhundert, hg. von J. Frantzen-A. Hulshof, Utrecht 1920, XX1II-XXXI, er XLV-XLV1I1. 60 Kluge, op.cit. (n.58) pp. 86-90; Wolf, S., Studien zum Liber Vagorum [., Wertung der Quellen IL, Rotwelscher Wortschatz, in Beiträge zur Geschichte der deutschen Sprache und Literatur 80, pp. 157-67. 61 Kleinschmidt, E., Scherzrede und Narrenthematik im Heidelberger Humanistenkreis um 1500. Mit der Edition zweier Scherzreden des Jodocus Gallus und dem Narrenbrief des Johannes Renatus, Euphorion 71(1977) p.26. 62 Stechow, W., Pieter Brueghel the Eider. New York 1969, pl.43. 63 Grossmann, F., Some Observations on Georges de La Tour and the Netherlandish Tradition, The Burlington Magazine 115/2(1973) 581. Cf. Marlier, op.cit. (n.3) p.360et suiv. M Cf. Vandenbroeck, P., Jheronimus Bosch. Volksleven en Stadscultur, Berchem 1987, p.58 et suiv. O. Kurz attribue la composition à Pieter Brueghel l'Ancien (Four Tapestries after Hieronymus Bosch, Journal of the Warburg and Courtauld Institutes 30 [1967] p. 156., tandis que Grossmann pense plutôt à un élève de Brueghel, peut-être à Manen van Cleve (Grossmann, loc.cit. (n.63) p.58 1).