Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 83. (Budapest, 1995)

KOVÁCS, ZOLTÁN: Un motif de genre a la lumiere de la tradition: Le Joueur de vielle aveugle et les enfants

Vinckboons fut l'une des figures de proue de la tendance flamande ayant joué un rôle considérable dans le développement de la peinture hollandaise du XVII

e siècle. Comme l'a fait remarquer E.P. Richardson, la peinture de genre flamande, créée par Pierre Brueghel l'Ancien dans la deuxième moitié du XVI

e siècle, revêt une forme nettement plus généralisée chez Vinckboons. Les paysages et les figures de ce maître, n'ayant en réalité jamais rompu avec le maniérisme, représentent pour l'essentiel des types; dans ses créations l'accent se trouve placé sur la communication entre les personnages et "la vie intérieure" de l'œuvre.

32 Sa manière picturale est plus fluide, ses formes ont des contours moins fermes, ses compositions s'ordonnent plus librement, plus indépendamment des schémas fixes. Concernant l'exemplaire de Budapest, la paternité de Vinckboons est également à exclure. Le quatrième et le dernier artiste pouvant être évoqué à propos du tableau du Musée des Beaux-Arts est Pierre Brueghel le Jeune. Le Schilderboeck de Van Mander ne lui consacre que quelques phrases dans la biographie de son père, Pierre Brueghel l'Ancien. Nous pouvons en apprendre qu'il était l'élève de Gillis van Coninxloo et qu'il brossait des portraits d'après le modèle vivant.

33 Cette affirmation fut ensuite rectifiée par le "Vasari hollandais" lui-même et complétée par une remarque selon laquelle le jeune Pierre copia, voire pasticha les œuvres de son père avec un très grand talent.

34 Ce "pictor ruralium prospectuum",

35 né à Bruxelles vers 1564 et devenu maître à Anvers en 1585, représenta également à plusieurs reprises le thème du joueur de vielle aveugle. La plus ancienne variante signée date peut-être de 1608. Elle appartenait à la collection Leegenhoek à Paris aux alentours de 1943, puis on la revit à l'exposition du Mond Gallery à New York en 1959 (?).

3fi La signature (P.BRVEGHEL) est bien lisible sur l'auge à l'avant-plan à droite du tableau, mais le dernier chiffre de ladate àcôté d'elle s'est effacé (160(8) ?). A quelques détails près qui sont insignifiants (le rendu des arbres, la disposition de certains éléments des bâtiments, la physionomie de personnages), cette composition est identique à celle de l'œuvre de Budapest. Le tableau appartenant à la collection Jean Neger à Paris, et ayant auparavant fait partie de la collection J. Lasbordes à Castres, porte également une signature et la date de 1610. On a pu le voir à l'exposition du Musée Goya organisée en 1956 sous le titre Collections privées anciennes du Tarn?

1 Une variante très proche de celui-ci, et mal connue des spécialistes, fait partie de l'exposition permanente du Noordbrabants Museum à 's-Herto32 Richardson, ER, The Romantic Prelude of Dutch Realism, The Art Quarterly 1940, Winter pp.47-48. 33 Hij (P. Brueghel) liet twee zoons achter, ook goede schilders. De een, Pieter geheeten, leerde bij Gillis van Coninxloo en schildert portretten naarhet leven." Van Mander, op.cit. (n.15) p.

98. 34 Hier versrekte men mij het onjuiste bericht, dat de jonge Pieter Brueghel portretten naar het leven maaki. Hij is namelijk heel knap in het copieeren en nadoen van zijns vaders werken." Ibid.. p.98, n 6. D'autres sources relatives à la biographie du maître v. Marlier, op.cit. (n.3) pp.

3-9. 35 L'inscription de lagravue d'Antonis van Dyck représentant Pierre Brueghel le Jeune dont l'exécution eut lieu vers 1630-31 désigne le maître comme suit: "PETRVS BREVGEL ANTVERPIAE PICTOR RVRALIVM PROSPECTVVM". Cf. Thieme-Becker Allgemeines Lexikon der Bildenden Künstler V. Leipzig 1911, p. 102.; Marlier, op.cit. (n.3) pp.

3-4, fig. 1. 36 Marlier, op.cit. (n.3) p.366, fig.227. 37 Bois, 46 x 67 cm. Musée Goya, Castres. Cat. "Collections privées anciennes du Tarn", Castres 1956. n" 8, fig.7. Lapholograpie de l'œuvre a été mise à ma disposition par Jean-Louis Augé, conservateur du Musée Goya et Jaurès. Cf.n.4. Le tableau est probablement identique à celui passé dans la vente du 19 mai 1993 chez Christie's New York sous le numéro 12. Malheureusement jusqu'à l'achèvement de la présente étude, je n'ai pas eu l'occasion de vérifier les informations reçues du Dr. Klaus Ertz.