Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 77. (Budapest, 1992)

KOVÁCS, ZOLTÁN: Trinitas in Hominis Specie. Quelques remarques a propos de l'iconographie des représentations antropomorphes de la Trinité

l'art de l'enluminure qui y remontait à de grandes traditions ait développé une ico­nographie indépendante. Le point de départ semble avoir été l'iconographie de la « Maiestas Domini » que l'on commence par interpréter com­me Trinité en recourant à une inscription. Cette phase est illustrée par la représenta­tion de la figure assise sur un trône dans la miniature du benedictionale d'Aethel­wold du X e siècle (fig. 32), figure qui, à première vue, serait interprétée par tout le monde comme « Maiestas Domini » ou « Maiestas Christi », si elle n'était pas flan­quée d'une inscription « Omnipotens Tri­33. Les empereurs Constantin II, Constant, nitas, unus et verus Deus, Pater, Filius Constance IL Médaille d'or e t Spiritus Sanctus ». 53 Par la suite on s'est contenté de tripler simplement cette forme devenue la forme de représentation adéquate de chacune des trois personnes de la divinité, ce qui a permis d'aboutir à la représentation antropomorphe de la Trinité telle qu'on la voit dans l'évangéliaire de Grimbald. La forme en question peut d'ailleurs remonter à d'autres modèles dans l'art occidental. Ainsi Kantorowitz cherche à ramener le motif des trois hommes assis sur un tône à l'art copte des Vl e-VII e siècles. 54 En outre, il existait des « prototypes » fournis par l'art romain de la fin de l'Empire. On connaît par exemple des monnaies de cette époque qui représentent les césars sur un trône commun. Sur une médaille d'or datant de 338, l'empereur Constantin II est disposé entre Constant et Constance II (fig. 33). 55 On notera la ressemblance frappante entre cette représentation et quelques images de la Trinité, d'une date plus tardive. 56 Dès le XII e siècle les Trinités antropomorphes deviennent plus nombreuses sur le continent. Un des exemples les plus anciens et le plus souvent cités est le dessin qui se trouve dans le Hortus Deliciarum (1170-80) de Herrad von Landsberg sur lequel on voit trois hommes parfaitement identiques « en face » (fig. 34). Le dessin se trouve parmi les illustrations de la Genèse et porte l'inscription « SANCTA TRINI­TAS ». D'autres inscriptions sont censées expliquer ce qu'on y voit : « post angeli casum fit de homine consilium », et sur une banderole nous lisons les paroles du Seigneur selon la Vulgate : « faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram et praesit 53 Cf. Panofsky, loc. cit. (n. 11) p. 433. 54 Kantorowitz, loc. cit. (n. 51) p. 77 ; cf. d'Achille, loc. cit. (n. 18) p. 64. fig. 31-33. 55 Toynbee, J. M. C, Roman Medallions. Numismatic Studies 5, New York 1944, p. 199. 5r> Cf. fig. 34 et 36. Pour comprendre le rapport, sur le plan de l'analogie on recourra avec profit à l'étude de Kantorowitz sur l'évolution du type iconographique de la représentation du Père et du Fils sous forme humaine avec entre eux le Saint Esprit sous forme d'une colombe (loc. cit. pp. 73-85).

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