Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 77. (Budapest, 1992)
KOVÁCS, ZOLTÁN: Trinitas in Hominis Specie. Quelques remarques a propos de l'iconographie des représentations antropomorphes de la Trinité
Le récit qu'on trouve dans la Genèse (Gen. 18. 1-12) a été interprété par les pères de l'Eglise et à leur suite par tout le Moyen Age comme une manifestation de la Trinité. 30 Dans son traité consacré à Abraham, Ambroise qui s'est occupé le plus minutieusement de la question écrit notamment : « Vide primo fidei mysterium. Deus illi apparuit, et très aspexit. Cui Deus refulget, Trinitatem videt, non sine Filio Patrem suscipit, nec sine Spiritu Sancto Filium confitetur. » 31 La formule classique toutefois a été rédigée par Saint Augustin, et toutes les époques se réfèrent ensuite à ces passages-là : «...et ipse Abraham très vidit, unum adoravit », 32 « videtis Abraham tribus occurrit et unum adorât », 33 ainsi que « Nonne unus hospes erat in tribus, qui venit ad patrem Abraham ». 31 Vu la manière de penser caractéristique de presque tous les pères de l'Eglise (« In veteri testamento novum latet, in novo vêtus patet »), il n'est pas pour nous surprendre que la scène ait été également interprétée comme une révélation de la Trinité. La bible des pauvres (Biblia pauperum) de Constance rédigée vers 1300 explique aux fidèles en détail comment la scène devait être comprise : « Man liset in dem ersten buche Moysi, daz Abraham sah dry manesnamen daz waren Enjel dy gnome zu syne huze. Der sah dry und bitte eynen an. Diese Enjel beduten dry personen. Daz her eyne anebette gab her zu virsteyn dy einikeit dez Wesens. » 35 Les anges ailés de l'autel de Klosterneuburg sont tout à fait explicites quant à l'interprétation de la composition, puisque la banderole qui se trouve entre les mains du premier porte les mots de Saint Augustin : « très vidit et unum adoravit ». 36 Nous avons dit plus haut que dans les premiers temps du christianisme l'art était profondément pénétré par la doctrine énonçant que la divinité de devait pas être représentée, de sorte que la figuration directe de la Trinité semblait pendant longtemps impossible. Néanmoins il faut donner raison à Wolfgang Braunsfels qui écrit à propos de la représentation de l'histoire d'Abraham : „Es scheint mir undenkbar, daß nicht auch schon die ältesten Beispiele hier ausdrücklich die Dreifaltigkeit darzustellen gesucht haben." 37 La scène se rencontre généralement dans un et même cycle avec d'autres événements de l'Ancien Testament qui dans la pensée typologique constituaient des préfigurations du Nouveau Testament. L'histoire était représentée sous forme de deux scènes bien distinctes, l'une en étant l'apparition des trois visiteurs devant Abraham et l'autre l'hospitalité qui leur fut offerte. 38 3,1 La patristique interprétait généralement trois passages de l'Ancien Testament comme une allusion à la Trinité : Daniel et ses compagnons dans le four bridant (Dan. 3.23) ; les trois ceps dans le rêve de l'échanson du pharaon (Gen. 40.9-10) ; histoire d'Abraham et des trois anges (Gen. 18. 1-12). 31 De Abraham, lib. I. (Migne, PI, vol. 14. col. 457) 32 Contra Maximum Arianum Episcopum II. XXV. 7. (Migne, PL, vol. 42, col. 809) 33 De tribus viris qui beato Abrahae apparuerunt, Sermones III. (Migne, PL, vol. 39. col. 1744) 34 Ibid. Sermones LXXXV. (Migne, PL, vol. 39, col. 1910) 33 Laib, S. P.-Schwarz, D., Biblia pauperum aus Constanz, Zürich, p. 862, pl. XL 36 RDK 4, p. 421, fig. 6. 37 Braunfels, op. cit. (n. 25) XVII. 38 La mosaïque bien connue de l'église Sta Maria Maggiore à Rome (V e siècle) présente les deux. Cf. Deichmann, F. W., Frühchristliche Kirchen in Rom, Basel 1948, p. 64 et suiv.