Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 77. (Budapest, 1992)

KOVÁCS, ZOLTÁN: Trinitas in Hominis Specie. Quelques remarques a propos de l'iconographie des représentations antropomorphes de la Trinité

œuvres, et éventuellement de mieux situer leurs auteurs. » 17 Le tableau de Budapest — un autre exemple flamand de ce type antropomorphe, (chacun des trois personnes de la divinité apparaît sous une forme humaine), et qui soulève des problèmes inté­ressants du point de vue iconographique — peut nous fournir des informations pré­cieuses concernant l'histoire du type. Une récente tentative de passer en revue l'iconographie du type se trouve dans une étude d'Anna Maria D'Achille qui s'est penchée sur la fresque du Santuario della SS. Trinità près de Vallepietra, exécutée dans la première moitié du XII e siècle. 18 Le but que nous nous sommes proposé dans cet article est semblable au sien : « ... una rimeditazione sull'assai complessa tradizione iconografica della Trinità nel tentativo di trovare una giusta collocazione per la pittura . . . », ly non sans vouloir apporter, il est vrai, quelques modifications et compléments aux points de vue de sa classification en tenant compte de quelques autres œuvres. Avant d'y arriver il m'a semblé toutefois utile de jeter un coup d'œil sur les circonstances de la genèse de la peinture de Budapest dans un contexte plus large. Une des principales forces qui motivaient les peintres néerlandais au XV e et au XVI e siècle fut l'exercice individuel de la religion, le culte privé. Le besoin d'une expérience religieuse personnelle, la méditation, la vision dont le « privilège » allait en se popularisant graduellement au XV e siècle, 20 occupait la place la plus importante dans la vie des croyants. 21 L'art se conforma à ce besoin qui trouvait un appui vigou­reux dans certains mouvements religieux tel que la Devotio Moderna. 22 A cette époque l'image ne sert pas simplement à l'imitation, mais agit comme une espèce de catalyseur : elle invite à la contemplation et facilite aux laïcs la méditation, elle les aide à établir un contact direct avec Dieu. 23 C'est dans ce cadre qu'il nous faut situer la naissance et la destination du tableau de Budapest. Les artistes se voyaient confrontés à un problème particulièrement délicat en essayant de représenter le dogme le plus secret de la foi chrétienne. Le texte même en offrait depuis les temps apostoliques assez peu de points d'appui, 24 ce qui permet de comprendre la richesse et la complexité de l'ensemble des types iconographiques 17 Ibid. p. 58. 18 D'Achille, A. M., Sull'iconografia trinitaria médiévale. La Trinità del santuario sul Monte Autore presso Vallepietra, Arte médiévale 5 (1991) pp. 49-73. lu Ibid. p. 49. 20 Cf. Harbison, C, Visions and Meditations in Early Flemish Painting, Simiolits 15 (1985), p. 91 et suiv. 21 Ibid. p. 87 ; "There was simply a general trend of the times away from the notion of a spiritual elite, toward the desire that many members of society by their 'learned ignorance', participate in visionary experiences" {ibid. p. 99). 22 Cf. Marrow, J. H., Passion Iconography in Northern European Art of the Late Middle Ages and Early Renaissance, Kortrijk 1979, pp. 20-27. 23 Une interdépendance particulière naquit entre la vie religieuse et l'art. Non seulement les mouvements spirituels exercèrent une influence sur l'art, mais l'art à son tour modifia les coutumes liturgiques. "Clearly by the fifteenth century paintings were taken as essential instru­ments for stimulating popular religious devotion" — écrit Harbison, op. cit. (n. 20) p. 114. 24 Pour le texte des dogmes voir Denzinger, H., Enchiridion Symbolorum, Freiburg i.B. 19 6 3 32 ; sur l'histoire du dogme de la Trinité voir Lebreton, J., History of the Dogma of the Trinity, New York 1939 ; Schmaus, M.-Grillmeier, A.-Schefczyk, L.-Seybold, M., Handbuch der Dogmengeschichte 2/1, Trinität, Freiburg-Basel-Wien 1985.

Next

/
Thumbnails
Contents