Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 76. (Budapest, 1992)
ILLYÉS, MÁRIA: Giorgio Morandi au Musée des Beaux-Arts
40. Giorgio Morandi: Paysage. Bologne, Musée d'Art Moderne de la Ville Wars, Italian Art in the 20 th Century, cat. Royal Academy of Arts, London 1989). L'itinéraire artistique du peintre semble logique, ses périodes se suivent de façon conséquente, bien qu'il se soit rattaché dans sa jeunesse au futurisme, autant que sa thématique restreinte lui a permis. Morandi avait exécuté les quelques huit peintures de sa période métaphysique relativement tard, en 1918, après avoir fait la connaissance de Carra. Quand l'année d'après il a rencontré de Chirico, ce dernier fut déjà distingué par l'aura du cercle d'Apollinaire et de Breton. Carra, de Chirico et Morandi ont tous trois participé au numéro d'avril-mai 1919 de Valori Plastici, où de Chirico, dans une étude d'une grande portée, intitulée Sull'Arte Metafisica, a formulé sa théorie. Morandi, alors sous l'influence artistique et personnelle de Carra, était plus lié à ce dernier qu'à de Chirico, à qui il ne devait que quelques traits stylistiques de ses travaux d'alors. Après cette courte période, Morandi fit un retour vers le classicisme, et en se souvenant de ce qu'il avait appris auparavant de Cézanne, fut attiré par le groupe de Valori Plastici. Mais au début des années vingt, après un nouveau changement, les motifs et les objets métaphysiques disparaissent de ses peintures dans lesquelles il recréera dès lors l'ambiance caractéristique de la peinture métaphysique. Comme si l'esthétique de de Chirico n'avait agi qu'à retardement. Dans les commentaires de son œuvre ce trait est interprété soit comme sa répugnance du fascisme, soit comme une angoisse de la guerre (Archangeli cité par Lukach, op. cit. p. 160), pourtant il est tout à fait clair, que Morandi, de nature méditative mais professionnellement beaucoup mieux formé que de Chirico,