Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 76. (Budapest, 1992)
NAGY, ÁRPÁD MIKLÓS: E?O?AI E?T?XI
combat gladiatorien. Il est bien connu que le munus jouissait d'un grand prestige : il créa des modes, 61 des partis de supporteurs, 62 fournissait de thèmes décoratifs, et servait également de paradigme de la cruauté de la vie 63 ; à Rome, au milieu du IV e siècle, il fallait formellement interdire aux fonctionnaires d'Etat de s'engager à l'arène. 64 En dernier lieu, la clochette de Budapest peut être interprétée aussi comme un objet sans rapport direct avec le munus car, les mages tenaient la figure du gladiateur apte à augmenter la force protetrice d'une amulette. 65 Quelle que soit l'identité du propriétaire de la sonnette, la composition du dessin gravé sur sa chape est tout à fait éloquente. Il s'agit là de la représentation narrative de plusieurs luttes gladiatoriennes juxtaposées qui montrent plutôt le combat même que son aboutissement. C'est-là le schéma caractéristique des reliefs dont on ornait la tombe des gladiateurs ou les monuments commémorant un munus. 66 Appliqué à une amulette, ce schéma neutre reçoit un nouvel aspect sémantique. Les duels qui ornent la clochette ne représentent pas la défaite de l'un ou de l'autre des adversaires. Aucune des quatre figures n'est mise en relief. La feuille de lierre délimitant les deux scènes du dessin, d'ailleurs (comme la vigne) un motif banal servant d'élément de séparation mais qui est, dans l'iconographie de la gladiature, souvent signe de la victoire 67 , peut être remportée par l'un ou par l'autre des combattants — cela dépend des armes et de la chance. La sonnette de Budapest n'est pas un objet magique qui aurait fait maintes fois sa preuve, comme les gemmes magiques ou les tabelláé defixionum fabriquées en série. L'amulette présente — et cela est rarissime dans le monde de la magie — la lutte de forces égales, le 'fair play'. Et parmi les amateurs 111 Ville, G., La gladiature en Occident, Roma 1981, pp. 334-339. fi2 Robert, op. cit. (n. 6), pp. 24-27; Dessau, H., Inscriptiones Latináé selectae II 1 (1902), 5115, 5121. 63 V. Les gladiateurs. Exposition, Lattes, 1987. Une gemme unique mérite d'être signalée. Elle représente un munus dans une arène pleine de spectateurs : Zwierlein-Diehl, E., AGDS II, München 1969, p. 177, n° 482. V. aussi Brandt, E. et alii, AGDS 1 3, München 1972, p. 47, n° 2384; Robert, L., Hellenica III, Paris 1946, pp. 127-128. Parfois on trouve le nom de gladiateurs sur un objet qui n'avait de toute évidence rien à voir avec eux : p. ex. Perdrizet, P., Les terres cuites grecques d'Egypte, Nancy 1921, p. 156, n°442, pl. 89; Fremersdorf, F., Die römischen Gläser mit Schliff . . . , Köln 1967, pp. 141-142; Wuilleumier - Audin, op. cit. (n. 59), passim (cf. les corrections d'A. Desbat : Figlina 5-6, 1980-1981, pp. 127-133) etc. Le gladiateur chez Sénèque(beau résumé) : Regenbogen, O., Schmerz und Tod in den Tragödien Senecas, Darmstadt 1963, pp. 52-53. 64 Ville, op. cit. (n. 16), pp. 320-321. 65 Cf. le relief de Woburn Abbey : le mauvais oeil entouré de ses assaillants; l'un en est un rétiaire (Engemann, J., JbAC 18, 1975, p. 27, pl. 9a). Il faut probablement interpréter de la même manière un trident sur une mosaïque d'Antiochie {ibid., p. 28, n. 33). Sur une amulette de Londres, par contre, un trident à côté d'une massue et d'un faisceau d'éclairs est plutôt l'attribut de Neptune (ibid., p. 26, n. 18). Le sang d'un gladiateur tué sert de médecine et de substance magique : Dölger, F. J., in Vorträge der Bibliothek Warburg 1923-1924 (1926) pp. 196-214. En dehors des sources littéraires citées par lui (pp. 209-208) v. encore Alexandre de Tralles, Therapeutika ed. Th. Puschmann I, Wien 1878, p. 565; Paulus Diaconus, p. 62 (cité par Jahn, O., BerLeipzig 7, 1855, p. 96, n. 278) et Preisendanz, op. cit. (n. 53), IV 1390-1495. Ufi Pour leur liste v. Papapostolou, loc. cit. (n. 7), p. 392, n. 157. iiT Sur la mosaïque Albani on voit à côté du gladiateur vainqueur une feuille de lierre, à côté du vaincu le thêta nigrum des morts : Sabbatini Tumolesi, P., Epigráfia anfiteatrale I, Roma 1988, pp. 103-108, pl. 29, fig. 2. La synthèse la plus récente sur ce motif : Alföldi - Alföldi, op. cit. (n. 17), pp. 317-322.