Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 74. (Budapest, 1991)
LOCHMAN, TOMAS: Deux reliefs anatoliens
La datation Dans la plaine du Haut Tembris, la fabrication des stèles funéraires s'est étalée sur toute la période antonine et a survécu jusqu'à la fin du III e siècle. La stèle-porte y avait pratiquement l'exclusivité jusqu'aux alentours de 200. A l'époque sévérienne, la production des stèles-portes a lentement régressé au profit des stèles à personnages en pied. En ce qui concerne la datation du marbre A de Budapest, elle se situe très probablement à l'époque sévérienne. 16 En effet, le degré de stylisation du relief évoque surtout une phase tardive de la stèle-porte et il est difficile d'envisager une datation antérieure au début du III e siècle. En Phrygie, de nombreuses stèles ont le mérite d'être datées par leurs inscriptions avec une précision particulièrement exceptionnelle. Ainsi, dans la plaine du Haut Tembris, sept reliefs permettent une datation exacte. 17 Ce phénomène est encore plus répandu dans la région de Kadoi où les stèles non datées deviennent de surcroît minoritaires. Le plus gros de la production des stèles y a été exécuté entre 150 et 190. Après cette époque, les exemplaires se rarifient et les reliefs postérieurs à cette date prennent un caractère exceptionnel. A Kadoi, les datations permises par les inscriptions sont établies d'après l'ère de Sylla. 18 Le point de départ de cette ère se fonde sur la date du traité de Dardanos en septembre 85 av. J.-C. Cependant, les régions situées au Nord de Kadoi (Aizanoi en Phrygie) et au Sud (les villes lydiennes de Bagis et Lyendos) 19 fondaient leur chronologie sur l'ère d'Actium. L'utilisation de deux ères dans la région frontalière de la Mysie Abbaïtide, de la Lydie et la Phrygie, a certainement entraîné des confusions dans l'Antiquité, 20 confusions auxquelles doivent d'ailleurs faire face épigraphistes et archéologues d'aujourd'hui.' 21 L'inscription de la stèle B de Budapest, par exemple, comporte les ,fi Pour la datation des stèles-portes, voir Lochman, op. cit. (n. 3) p. 498. 17 Ibidem pp. 494-495 n. 22-23. 18 V. Levick. B., Mitchell. St., Monuments from ths Aezanitis Recorded by C.W.M. Cox, A. Cameron and J. Cul/en, MAMA IX ( = J RS Monographs 4. 1988; pp. LIV-LVl. 19 Au sujet de Père en vigueur à Airanoi : ibidem. Sur l'ère utilisée à Bagis : Keil, J.-v. Premerstein, A.. Bericht über eine zweite Reise in Lydien. Denkschriften der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften in Wien. Philos.-hist. Kl. 54,2, 1911 p. 129; Drew-Bear, Th., Chiron 9 (1979) pp. 287 288 n. 55 ; Levick, Mitchell, op. cit. (n. 18) p. LV. Voir également Robert, J. et L., Hellenica 6. Paris 1948, pp. 117-118. 20 A ce sujet, se reporter à une stèle vue par Keil à Kula: Keil, J.-v. Premerstcin, A., Bericht über eine Reise in Lydien. Denkschriften der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften in Wien. Philos.-hist. Kl. 53,2, (1908) n° 191 ; il s'agit d'un relief, malheureusement non reproduit, mais dont la description pourrait bien faire penser à une création de Kadoi. (Cf. l'attribution de cette stèle à Kadoi par Robert. Hellenica 6, p. 104 n. 2). Dans l'inscription, on note que l'année est accompagnée de la précision xaOios äyovaiv 'AÇavèïtai («d'après l'ère des habitants d'Aizanoi»), ce qui traduit certainement l'ambiguité et la concurrence des systèmes chronologiques en vigueur. A Aizanoi, on se référait à l'ère d'Actium (voir supra, n. 19) et le relief inédit provient d'une région qui utilisait soit l'ère de Sylla, soit les deux. 21 V. Corsten, Th., Über die Schwierigkeit, Reliefs nach Inschriften zu datieren, Istanbuler Mitteilungen 37 (1987) pp. 190-195.