Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 73. (Budapest, 1990)

NAGY, ÁRPÁD MIKLÓS: Pilula crystallina

Une boule de cristal pouvait être aussi un médicament puissant. Bien que les sources de la magie antique ne le mention­nent pas directement, 33 le pouvoir guérissant du cristal, auquel « on attache le plus grand prix parmi...(les produits) de la surface de la terre», 34 était bien connu. 3 "' Peut être la longue tradition des boules de cristal « médicales » 3fi (qui p. ex. en Ecosse était vivante au moins jusqu'au siècle passé) avait-elle une branche dans le monde clas­sique. Vu le rapport étroit entre ce matériau 10- Lentille de citrine. . Budapest, Musée des Beaux-Arts et le monde de 1 au-delà/' et puisque la plupart des boules voisines ont été trouvées dans des tombes, les diverses possibilités d'interprétation s'enrichissent : on peut supposer une destination funéraire pour cette boule aussi. La boule de cristal de la Collection des Antiquités pouvait donc servir à invoquer, à prédire l'avenir et aussi à guérir. Cette variété des interprétations possibles n'est peut-être pas un hasard. Ces domaines, qui sont absurdement lointains l'un de l'autre pour un œil d'aujourd'hui, (et sont en tout cas absurdes, naturellement), pour un mage sont connexes. Le monde où il vit, est dominé par des démons. Ainsi, quelque soit son but, il lui faut toujours dominer ces démons. Il n'y a qu'une seule attestation sûre d'une boule de cristal dans la littérature antique. On l'y nomme instrument chirurgical. «Je trouve», écrit Pline, « que, parmi les médecins, on pense que, pour les cautérisations, rien n'est plus efficace qu'une boule de cristal placée de manière à être frappée par les rayons du soleil ». 38 33 II est probable que Properce (II, 24a. 11) décrit une boule de cristal, bijou rafraîchissant et très précieux. Sur l'interprétation du texte v. Rothstcin, M., Propertius Sextus Elegien, Dublin­Zürich 1966, I. p. 360 ; II, p. 239. 34 « Rerum autem ipsaruni maximum est pretium .. .extra tellurem crystal/is. » Pline, NH XXXVII, 78.204, trad, par E. de Saint Denis. 35 Orphei Lithica, 190 (in Halleux, R.,-Schamp, J., Les lapidaires grecs, Paris 1985, p. 92) ; P s-D ioscur ides 27 (ibid. p. 302) ; Damigeron-Evax (ibid. p. 295, suppl. 29) ; Psellos, M., Libellus de lapidum virtutibus = PG CXXI1 893b. Sur le cristal, généralement : Hermann, A., RAC IV, Stuttgart 1959, pp. 519-527, s.v. Edelstein ; Olbrich, HDA V, Berlin-New York 1987 (1933) pp. 576-578, s. v. Kristall. 3(1 Salin, E., Lu civilisation mérovingienne IV, Paris 1959, pp. 94-99. Roes, op. cit. (n. 26), PP. 32-38 ; Black, G. F., Proceedings of the Soc. of Antiquaries of Scotland 1894-1895, pp. 439-448. 37 V. p. ex. Petrikovits, H.v., Novaesium, Graz 1957, pp. 110-111 et les ouvrages cités dans la n. 35. 38 « Invenio apud medicos quae sint urenda corporum, non aliter utilius uri putari quam crystal­lina pila adversis opposita solis radiis ». Pline, NH XXXVII, 10.28, trad, par E. De Saint Denis.

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