Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 73. (Budapest, 1990)

NAGY, ÁRPÁD MIKLÓS: Pilula crystallina

Il est notoire, que les chirurgiens antiques cautérisaient, généralement, avec des ferra, ferramenta candentiaP Pline, pour qui la magie est« le plus fallacieuxdes arts », 40 ne la confond sûrement pas avec la médecine. Et de plus, on se demande pour quelle raison scientifique les médecins préferaient que leur lentille soit faite juste de ce matériau ou bien ait cette forme. 41 Donc, avec la boule de cristal chirurgical, magus et medicus se rencontrent. Selon le mage, les maladies sont le fait de démons qui attaquent le corps affaibli au moment où il n'est plus capable de leur résister. S'il exorcise le démon, il fait partir la cause du mal. Ce raisonnement n'était pas accepté, bien sûr, par la médecine classique. 42 Le médecin, ayant ses connaissances scientifiques, regarde avec mépris les boniments du magicien. Le médecin, qui transmet au malade le pouvoir guérissant de ses connais­sances, concentré en une pilule, méprise le magicien qui concentre les siennes dans une pilula. i3 L'activité du médecin luttant contre les virus qui attaquent avec une force démoniaque, même après être restés latents pendant des siècles, ne tolère pas les pratiques exorcisantes du magicien. Au grand étonnement de ses collègues, Alexandre de Tralles, le dernier grand médecin de l'antiquité, prescrit aussi des traitements magiques dans le manuel élaboré après sa retraite. Il prend sous sa responsabilité chacun d'eux. 44 « De cette façon, le médecin sera largement muni de toutes sortes de moyens pour soulager les ma­lades». «Généralement on considère, comme je l'ai fait longtemps, que les charmes sont semblables aux fables des vieilles. Avec le temps, enfin, des phénomènes évidents m'ont persuadé qu'ils avaient de la puissance» — il cite le « divin Galien ». 45 Des telles rencontres sont très rares. Généralement, magie et médecine restent deux mondes différents, impénétrables l'un par l'autre. Et, pour celui qui les regarde du dehors, tous les deux restent impénétrables. Bien que le premier soit inconcevable 39 V. Milne, J. S., Surgical Instruments in Greek and Roman Times, Oxford 1907, pp. 116-120. 40 «fraudolentissima artium», NH XXX, 1.1, trad, par A. Ernout. 41 Sur les lentilles : Forbes, R. J., Studies in Ancient Technology V, Leiden 1966, pp. 188— 191; Bammer, A., Das Heiligtum der Artemis von Ephesos, Graz 1984, pp. 253-254, fig. 116. Le Musée des Beaux-Arts possède une lentille, non publiée, faite de citrine (le matériau a été déterminé par L. Castiglionc). Diam. : 2,89 cm ; h. : 1,56 cm (fig. 10). 42 V. p. ex. l'étude magistrale de L. Edelstein : Greek Medicine in Its Relation to Religion and Magic in : Temkin, 0.,-Temkin, C. L., Ancient Medicine, Baltimore 1967, pp. 205-246. 43 Picatrix (Latinus, ed. D. Pingree), London 1986, passim. 44 Therapeutika I, 15 (= Alexander von Tralles, ed. Th. Puschmann, Wien 1878, I, p. 575) ; VIII, 2 (= Puschmann II, p. 375). V. encore Duffy, J., DOP 38 (1984) pp. 25-27. 45 V. App. n os 5-6, respectivement Therapeutika 1,15 = Puschmann I, p. 557 (trad, par F. Brunet, Oeuvres médicales d'Alexandre de Tralles II, Paris 1946, p. 195) et Therapeutika XI, 1. = Puschmann II, p. 473.

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