Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 73. (Budapest, 1990)
NAGY, ÁRPÁD MIKLÓS: Pilula crystallina
avoir une forme sphérique, triangulaire ou même quelconque ». M. (K.) Psellos, « Un philosophe néoplatonicien du XI e siècle», qui connaissait donc très bien la théurgie de l'époque impériale, décrit ainsi la iynx des chaldéens, avec laquelle ils invoquent les démons (iynges) (v. App. n° 2). 26 Une autre « toupie» est une « iynx. . .qui sait attirer un homme à travers les flots. . ., tout incrustée d'or et taillée dans une améthyste transparente que lie par son milieu une souple laine d'agnelle » (v. App. n° 3). 27 Malgré les incertitudes de l'interprétation, 28 le rapport de ces objets avec les boules est évident ; on pourrait donc considérer la sphaira de Budapest, et les n os 1-2 de la liste ci-dessus, comme des rhombes, 29 outils servant à appeller et/ou chasser 30 les démons, qu'on trouve dans le monde entier. Mais, d'autre part, si l'on tient compte de la dynamique de la magie à l'époque impériale, ces boules peuvent être, simplement, des amulettes en forme de rhombe (comme le n° 5 et, probablement, le n° 4) ; car tout ce qu'on connaissait d'efficace pouvait se trouver réutilisé par des mages appartenant à d'autres écoles. 31 La tradition littéraire de la magie rapporte que les boules faites de pierres précieuses servaient aussi à prédire l'avenir. Les descriptions des «boules de cristal» des voyants antiques ne sont ni homogènes, ni suffisamment détaillées. 32 Par conséquent, il est impossible de décider si les boules énumérées plus haut, un peu hétérogènes elles aussi, appartiennent à la cristallomancie ou n'en font pas du tout partie. 26 Expositio oraculorum Chaldaicorum = PG CXXII, 1133a. Cf. Nicéphore, schol. in Synesium « de insoniniis» = PG CXLIX. 540b-c. Sur Psellos, Zervos, C, Un philosophe néoplatonicien du XI c siècle, M. Psellos, Paris 1920. Même dans ce groupe de trouvailles, la forme n'est pas nécessairement sphérique, v. Roes, A., RAE 11 (1960) p. 34. 27 Anthologie Grecque I, Anthologie Palatine V. 205, ed. et trad. P. Waltz-J. Guillon, Paris 1928, pp. 92-93. 28 L'interprétation aujourd'hui acceptée du texte de M. Psellos est chez Lewy, H., Chaldaean Oracles and Theurgy, Le Caire 1956, pp. 249-252 (« golden disk »). Cette interprétation est fondée sur les représentations des autres types de iynx (v. n. 29). Mais le mot sphaira, et surtout s'il désigne, sans adjectif, la forme d'un objet, se verrait assez mal dans le sens de kyklos (v. p. ex. Schmidt, J. H. H., Handbuch der lateinischen und griechischen Synoniinik, Amsterdam 1968 2 , pp. 570-575). Un problème semblable se pose quant à l'interprétation de la Démokritou sphaira (PGM XII, 351-364, v. Berthelot, M.-Ruelle, C-E., Collection des anciens alchimistes grecs, texte grec, Paris 1888, p. 23). Si l'on traduit comme si c'était kyklos, on devrait aussi expliquer, comment il serait possible d'inscrire dans un cercle trois colonnes de nombres, de longueur égale, divisées en deux. Dans le texte même, la sphaira est représentée par un rectangle. 29 Sur les autres formes de iynx v. Hopfner, op. cit. (n. 13), pp. 356-359. Sur les rhombes généralement Lang, A. in Hastings Encyclopaedia of Religion and Ethics II, Edinburgh — New York 1909, pp. 889-891, s.v. Bull-roarer. Le terme de rhombe sera peut-être aussi applicable à une partie des « pesons » (sur ces derniers v. Ferrandini Troisi, F., X. Miscellanea greca e rontana, Roma 1986, p. 91, n. 3). Peson, peut-être dans la fonction de rhombe : Pline, NH XXVIII, 5.28. 30 Damaskios Diadochos, Aporiai kai lyseis, ed. C-Aem. Ruelle, II, Amsterdam 1966 2 p. 95, c. 213 (v. App. n° 4). (Cité par Geudtner, O., Die Seelenlehre der chaldäischen Orakel, Mesenheim 1971, pp. 42-47.) 31 V. p. ex. Ac 19 : 13. 32 Sur la lithomancie v. Delatte, A., La catoptromancie grecque et ses dérivés, Liège-Paris 1932 ; Ganszyniec, R., RE XIII, Stuttgart 1926, pp. 771-774, s.v. Lithomantie, et Schamp, J.. RBPh 59 (1981) pp. 29-49. Une source importante de la cristallomancie : Delatte, A., Anecdota Atheniensia, Liège-Paris 1927, pp. 499-500.
