Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 70-71. (Budapest, 1989)
Le Musée des Beaux-Arts en 1985
pour lui le début de sa période des « collages en relief ». Le pavatex, plaque isolatrice architecturale, devint le matériel auquel il accorda sa préférence. Une fois préparée, la plaque de sciure pressée se prête facilement à la gravure, à une sorte de travail de relief, constitue une base appropriée pour la peinture et sert aussi d'une manière sûre au collage de toutes matières — qu'il s'agisse de sable, de plante, de plâtre, de textile ou de boutons — que l'artiste choisit avec fantaisie et un goût raffiné parmi ses accessoires. La mise en œuvre de toute une série de matériau insolite multiplia sa force expressive et, insensiblement, l'éloigna de plus en plus de la représentation figurative. C'est en 1953 qu'il créa ses premiers « tableau-reliefs en métal » et jusqu'à la fin de ses jours il resta fidèle à ce genre qui ne constitue point une progression dans l'abstrait, mais la synthèse de l'œuvre. Il fut imprégné de l'esprit constructif, technique de son époque. Les éléments de métal produits à des fins rationnelles, ou ceux fabriqués par lui-même, boulons, roues dentées, clous, fils métalliques, il les fait sortir de leur fonctions, de leur identité normales pour les élever au rang d'instruments de l'expression poétique. Les éléments ne servent pas à la glorification de la technique — ce serait contraire à l'optique de Kemény — mais sont les porteurs de ses déclarations sur le macrocosme et le microcosme, sont les évocateurs de lois de la nature. Le mouvement secret des molécules du fer, la structure des roches, les cernes des arbres, la nervure des feuilles, les vagues de la mer — autant de réitérations régulières, mais en mutation constante. Le système de composition de Kemény se fond sur l'inspiration de la nature, sur la répétition, tandis que la surface de ses reliefs prend un effet pittoresque. Dans ses œuvres agissent à la fois l'harmonie ou la tension des formes, le scintillement du métal, les couleurs de l'oxidation ou, si cela n'est pas suffisant, les couleurs peintes. Bien que le public et la critique l'aient également reconnus comme l'un des sculpteurs de premier rang de notre époque — en 1966, au Biennale de Venise il remporta le Grand-Prix de la Sculpture — Kemény s'est toujours considéré peintre. A partir de ses dessins on peut suivre la naissance de ses reliefs. Il commença le travail par de petites esquisses et continua par un plan muni de coordonnées à échelle 1:1. Le toucher du métal le poussa irrésistiblement à improviser, les modifications qu'il y porta firent naître de nouveaux croquis et il calcula, éventuellement sur 97. Ernesto Tatafiore : Aquaforte Historico, 1983. Budapest, Musée des Beaux-Arts