Szabó Miklós szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 65. (Budapest, 1985)
EISLER, JÁNOS: Statues au Département des Sculptures Anciennes attribuées au cercle de Hans Multscher
statues de l'autel de Sterzing représentant Sainte Ursule et Sainte Apollonie. La sculpture d'Esztergom évoque pour elle des oeuvres tardives de Multscher, la Sainte Madeleine et Sainte Barbe de Rottweil (antérieurement à Heiligenkreuzthal bei Riedlingen). En résultat de ses recherches elle fit remonter les fragments de tête des saintes du Musée des Beaux-Arts et du Musée Chrétien d'Esztergom au début des années 1460, et, se fondant sur la critique stylistique, à l'entourage de Multscher. 12 En 1960, Dénes Radocsay voulait de nouveau rapprocher un des fragments de tête à l'art de Jakab Kassai. 13 De son avis on pouvait observer certaines divergences entre les têtes d'Esztergom et de Budapest: celle de Budapest, dit-il, n'est pas éloignée des Madones de Jakab Kassai à Hundsheim et à Freising, quant à la date et au style elle pourrait notamment être située entre ces deux-là (donc entre 1435 et 1440). Selon son jugement, la tête d'Esztergom est plus éloginée du style de Jakab Kassai et plus proche de la Madeleine à Rottweil de Hans Multscher: à ce propos il partage donc l'opinion d'Éva Eszláry. Dénes Radocsay pourtant ne mentionne pas comme analogie la seule sainte de Rottweil. Selon lui, parmi les sculptures, relevant du type de visage rond, proche du modelé plus mou et plus arrondi, c'est avec la Madone sur le trône au Bayerisches Nationalmuseum, figurant sous le nom de Multscher, que l'on peut élargir l'énumération des monuments ayant de l'analogie avec celui d'Esztergom. Tout en considérant que la tête de Budapest est plus expressive que celle d'Esztergom qui lui semble plus conventionnelle, il résume comme suit ses observations: „Es ist offensichtlich, dass die Büste von Gran von der Kunst Multscher nicht mehr entfernt ist, als die Budapester von der Freisinger Maria, und so kann ihre Zusammengehörigkeit beweisen, dass auf einem Gebiet der österreichischen Bildhauerei entstanden sein mochten, das sowohl den Einfluss Jakab Kaschauers als auch denjenigen Multschers sich aufgenommen hatte." 14 Derrière cette conclusion il y a une singulière complexité latente: si, notamment, l'influence d'un des grands maîtres se fait valoir plus largement sur une des statues et celle de l'autre plus intensément sur l'autre, alors le lien étroit proposé par Jolán Balogh et Éva Eszláry deviendrait moins vraisemblable, à savoir que les statues en pied (à l'origine certainement complètes) des deux saintes furent exécutées pour la partie centrale d'un autel à volets, car entre des statues faites pour un tabernacle, vraisemblablement par un maître ou dans le même atelier, la cohésion est plus grande pour avoir deux genres d'orientation. Si par contre l'hypothèse d'un cercle d'artistes, d'un tabernacle est plus vraisemblable (qu'aucun des auteurs, partisans de divergentes affinités stylistiques, ne soumet à une critique), alors les divergences supposées des deux fragments de tête ne sont que des divergences apparentes, conditionnées par la subjectivité de l'historien d'art. Dans ce cas les deux têtes sont en effet exécutées par le même maître dont le but n'était pas de se répéter avec exactitude, et comme telles les deux têtes sont vraiment étroitement rapprochées, et peutêtre d'une manière qui éloigne ces deux fragments exécutés dans ce milieu aussi bien de l'art de Jakab Kassai que de celui de Hans Multscher. Le problème ainsi posé peut jeter une lumière sur la question de savoir si, vu nos connais12 Eszláry, É., loc. cit. p. 104. 13 Radocsay, D., Der Hochaltar von Kaschau und Gregor Erhart, Acta Hist. Art. VII 1—2 (1960) p. 23. 14 Radocsay, loc. cit. p. 23—24.