Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 54. (Budapest, 1980)

WESSETZKY, VILMOS: Amulettes de coeur au Musée des Beaux-Arts

Les Egyptiens cherchaient à s'assurer par deux moyens cet organe indis­pensable à la vie terrestre et à celle dans l'autre monde. Sous son aspect phy­sique, il fallait le préserver, sous son aspect intellectuel, on cherchait à l'influ­encer pour qu'il plaide pour le défunt devant le tribunal de l'au-delà lors de la psychostasie. Les difficultés de la préservation se présentaient lors de la momification du corps. Il paraît certain que le désir de préserver le coeur était à l'origine de l'idée de remplacer cet organe par un coeur de pierre en re­courant à la magie. Les textes ne précisent pas la date exacte de l'introduction de cet usage ni la manière dont il s'est réalisé. Les textes y font des allusions mais celles-ci ne peuvent guère être appuyées par des données archéologiques sûres. On a trouvé 7 un point de repère dans un passage des Textes des Pyra­mides 8 racontant qu'un fils a fabriqué un coeur à son père en remplacement de l'organe original qui s'était opposé au défunt à l'au-delà. La déesse replace le coeur, 9 protège et réunit les os du pharaon mort. On peut guère préciser si le désir de préserver le coeur, comme raison matérielle, ou bien la volonté de lever l'obstacle moral éventuel incarné par lui étaient à l'origine du rempla­cement. Les Textes des Sarcophages de Moyen Empire évoquent également 10 l'opposition du coeur à son propriétaire. On suppose que cette idée remontait aux allusions des Textes des Pyramides. Au Nouvel Empire, la croyance au témoignage du coeur devant le tribunal de l'empire des morts se généralisait. La peur d'un témoignage contre le mort et celle d'un jugement défavorable fut à l'origine de la pression exercée sur le coeur par voie magique. On cherchait à s'assurer la vie à l'au-delà par deux moyens. Dans le Livre des Morts une formule magique fut insérée 11 pour inviter le coeur à ne pas s'opposer à son propriétaire. Les variantes plus ou moins abrégées de cette formule furent gravées sur des scarabées de taille plus grande. Ces scarabées de coeur 12 connus des collections égyptiennes remplacèrent le coeur. L'union du texte magique et du scarabée de coeur symbolique pose deux questions. L'introduction du cha­pitre 30 B du Livre des Morts prescrit que le texte doive être gravé sur un coeur fabriqué de pierre nmhf (jaspe). 13 D'autre part, dans la partie finale du chapitre 30, un scarabée (hprr) doit également être fabriqué de pierre nmhf et il faut le placer à l'intérieur du coeur du défunt (m hnw nj jb). La première indication selon laquelle le texte doit être gravé sur un coeur de pierre pose "Sethe, K. : Zur Geschichte der Einbalsamierung. Sitz. ber. d. Preuss. Akad. d. Wiss. Phil.-Hist. Kl. XIII. Berlin, 1934. 238., B r u n n e r, H.: op. cit. 34., Malaise, M.: op. cit. 13. 8 Textes des Pyramides 512 = 1162. 9 Sethe, K.: op. cit. 214. 10 Textes des Sarcophages 112, 459. 11 Livre des Morts, chapitre 30 B. Cf. Malaise, M.: op. cit. 18—30. 12 Sur les scarabées de coeur du Musée des Beaux-Arts cf. W e s e t z k y, V. : A szívskarabeusok szerepe az ókori egyiptomiak halotti kultuszában (Le rôle des scarabées de coeur dans les cultes funéraires des anciens Egyptiens). Budapest, 1934. Nouvelle littérature de la question des scarabées de coeur: Malaise, M.: op. cit., Brunner — Traut, E.: Der Skarabäus. Antaios 6 (1965) 570 sq., Feucht — Putz, E. : Die königlichen Pektorale. Diss. Bamberg, 1967. 117 sq., Feucht, E. : Pektorale nichtköniglicher Personen. Ägypt. Abh. 22. Wiesbaden, 1971. 7 sq. Herzskarabäus. Lexikon der Ägyptologie. 1168—1170. Wiesbaden, 1977. Hornung, E. — Staehe­1 i n, E. : Skarabäen und andere Siegelamulette aus Basler Sammlungen. Basel-Mainz, 1976. 184 sq. 13 Malaise, M. : op. cit. pp. 41 et 52. Cf. Malaise, M.: La pierre nmhf et son identification avec le défunt dans le Livre des Morts. CdÉ 48 (1973) 26 sq.

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