Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 53. (Budapest, 1979)
CZÉRE, ANDRÉE: Contribution a l'art du dessin de Johann Carl Loth
de Prague l'artiste se concentra à représenter les muscles énervés du corps de l'homme âgé. Il est intéressant de mettre en parallèle l'expression du visage et le regard jeté sur la figure de devant des deux figures masculines de derrière, d'âge différent, l'une Argos et l'autre Apollon qui se ressemblent: tous deux ont l'air rusé souriant. C'est surtout l'expression vive du visage d'Apollon et l'exécution sensuelle et plastique ci-soulignée du buste de Pan qui renforcent notre idée de ne pas prendre le dessin de Budapest pour une copie bien qu'il corresponde — selon le témoignage du dessin d'inventaire de faible qualité fait d'après le tableau — avec grande exactitude au tableau et qu'il fût pris pendant un certain temps dans la collection pour copie. 13 On peut d'ailleurs supposer que le dessin du Silène enivré de l'Albertina correspond également avec exactitude au tableau pour lequel il fut exécuté, hypothèse fondée sur les copies peintes et les cuivres faits d'après le tableau, 1 ' 1 qui nous permet de constater que ce fait ne se rencontre pas une seule fois dans l'oeuvre de Loth. Dans le dessin fait à la sanguine sur un papier brun clair, les lignes ont un caractère de grossièreté, parfois de rudesse de même que dans les dessins à la plume de l'artiste. Les muscles de Pan sont d'une exécution approfondie et détaillée. Bien que dans la représentation des saillies des muscles et du visage d'Apollon, l'opposition d'ombres et de lumières servant à faire sentir l'éclairage ait parfois perdu de sa vivacité à cause des taches du papier, l'expression des visages et les muscles témoignent d'une inspiration originale, primaire. Citons par exemple la petite caractéristique qu'à notre avis les pentimentos des contours ne sont pas toujours les marques de la correction, mais ils contribuent — ainsi au pouce de la main gauche de Pan tenant la flûte et les lignes des rides de son visage — à représenter les formes plastiques du corps. S'il s'agissait d'une copie, l'exécution des détails différents serait plus régulière, tandis que dans notre dessin la main droite d'Apollon jouant de la lyre n'est tracée que de lignes faibles schématiques et le pouce et l'index de la main droite de Pan sont mieux accentués que les autres doigts. Le visage de Pan est tracé de plusieurs lignes brèves dessinées mollement à la craie, tandis que celui d'Apollon de quelques lignes nettes, différence qui aide beaucoup la représentation de l'expression et de la caractéristique des visages: prenons par exemple la nette ligne centrale du nez d'Apollon qui se joint à son sourcil et la ligne intérieure fortement tracée de son oeil droit qui donne à son regard un peu d'ironie. Tandis que les détails du buste de Pan sont exécutés avec beaucoup de soin, le vêtement qui couvre le corps d'Apollon est représenté de façon schématique qui témoigne également de ce que le dessin fut exécuté par l'artiste même. Il relègue la figure d'Apollon par les hachures légères du corps à l'arrière-plan, et il met le buste de Pan en relief par la lumière passant par la moitié de son visage. Tout cela montre que les ombres et la structure des lignes des formes servent, dans l'ensemble de la composition aussi bien que dans la représentation des détails, à exprimer la conception d'art primaire qui ne peut être caractéristique d'une oeuvre secondaire, d'une copie. 13 E. Hoffmann l'a pris pour une copie du 18 e siècle faite d'après un tableau italien (ses notices sur une fiche d'inventaire). 14 V. E w a 1 d, G.: op. cit. nos du cat. 448, 450, 459.