Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 52. (Budapest, 1979)

HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: La tete d'Ulysse par Tischbein et l'idée allemande de l'Antiquité au tournant des XVIII—XIXe siecle

Tischbein s'enfuit de Naples en bateau pendant le siège de 1799 pour ne jamais y revenir. Mais dans ses bagages il devait y avoir soit le tableau fait en 1794, soit un dessin qui représente Ulysse comme le tableau conservé à Buda­pest. Nous en avons un témoignage dans la première feuille du deuxième cahier du Homerwerk, 33 présent depuis des dizaines d'années dans son esprit. C'est une reproduction exacte de notre tableau. La gravure est faite par Raphael Morghen d'après le dessin de Tischbein. La même tête revient sur la troisième feuille du premier cahier, parmi les têtes des sept héros principaux de l'Iliade. 3 '' (fig. 50) Dans la description de ces feuilles par Andresen on apprend que Tischbein travailla d'après des modèles antiques, des gemmes, camées, sarcophages, vases, statues, reliefs. Quelques uns de ces objets provenaient de la collection de Sir William Hamilton. Tischbein lui-même écrit que de toutes parts on lui envoyait des reproductions des thèmes pris à Homère, non seulement d'Italie, mais aussi de France, Pologne, et Turquie. 3-' En ce qui concerne le modèle concret du ta­bleau de Budapest, il n'est certainement pas à chercher dans les vases de Hamil­ton. Le modèle de cette statue, coiffée d'un bonnet de pêcheur (ou de marin), vêtue de chiton, pouvait être la statuette d'Ulysse exécutée à l'époque de Rhode (depuis 157 avant n. è,), conservée depuis 1901 au musée du Vatican, ou bien une de ses répliques en cuivre 36 (fig. 51). Ce type est fort répandu, on en con­naît plusieurs versions. Il est connu que depuis le IV e siècle Ulysse est repré­senté coiffé de pilos. Dans les oeuvres étrusques il est plus souvent représenté que dans l'art grec. 37 Mais bien qu'il s'agisse d'une tête d'Ulysse, il est beacoup plus proche, surtout dans les détails de la chevelure et l'expression du visage, du masque de Zeus conservé déjà à l'époque de Tischbein à Naples. Le mas­que fut complété en buste et transféré avec le legs Farnese à Naples, dans les collections royales. La restauration ne fut pas exécutée avant 1904. (fig. 52—53). Tischbein s'est servi comme modèle du buste. Vu qu'à l'endroit cité du „Homer­Werk", dans la description, le modèle est désigné comme buste en marbre, sans dire où il se trouvait, il est fort probable que le peintre se fût inspiré non pas d'une représentation concrète d'Ulysse mais d'une tête énergique, idéale, ré­pondant mieux aux idées classiques. Le catalogue napolitain de 1908 désigne le 33 „Büste des Odysseus, nach einer Marmorbüste, von vorn, nach links blickend mit der mit Lotus und tanzenden Genien verzierten Schiffermütze auf dem Kopfe. In einer viereckigen Mauereinfassung. Von Tischbein gezeichnet und von R. Morghen gestochen. Ohne Künstlernahmen." Id. No 35. 35 Id. 34, No 25. La tête d'Ulysse est au milieu. Il est coiffé du même bonnet de pêcheur ou de marin que sur le tableau de Budapest. Il est représenté de profil. 35 „Von allen Seiten wurden mir homerische Darstellungen zugeschickt; nicht bloss aus Italien, sondern aus Frankreich, ja aus Polen und Konstatinopel." op. cit. 353. 3li Touchefeu-Meynier, O.: Thèmes Odysséens dans l'art antique. Paris, 1968. 22 ff. pl. I. No de cat. 16. Vatican, Musée Chiaramonti. Dans le cahier I du „Ho­mer-Werk", parmi les sept héros d'Homère, la tête d'Ulysse au milieu est en profil, ce qui montre que le modèle avait été une statue qu'il a dessinée et de face et de profil. 37 Id. 298

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