Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 52. (Budapest, 1979)
SZIGETHI, AGNES: Quelques contributions a l'art d'Artemisia Gentileschi
était déjà endommagée. Klára Garas identifia ce Jaël et Sisera 15 à un poste de la liste des objets d'art envoyés en 1781 de Vienne à Presbourg: „2 Jael und Sisera das andere die ihrer Tochter zuspricht. Auf Leinw. einer breit 4 Sch-hoch 2 Sch. 10 Zoll." 16 Vu que les dimensions sont conformes, il est clair que le tableau de Budapest fut transféré en 1781 de Vienne à Presbourg d'où il fut transporté en 1784 à Buda, au Château Royal, 17 et, selon toute probabilité, à la vente en 1856 de la collection de tableaux du château il fut pendant longtemps perdu de vue. 18 Ce même tableau figure dans le Barockthemen d'Andor Pigler 19 ou il cite une autre donnée de provenance identifiant le tableau apparu en 1937 sur le marché d'objets d'art de Budapest au No 914 de l'inventaire, établi en 1820, de la collection Esterházy, 20 sur la base du nom d'auteur, malgré la divergence des dimensions et du sujet. Vu que le tableau peut être identifié d'une manière satisfaisante à une des pièces de la collection envoyée à Presbourg, il n'y a aucune nécessité de peser le pour et le contre de la provenance de la collection Esterházy partant du caractère discutable que présente le sujet du tableau sombre, endommagé, peut-être repeint. Indépendamment de notre tableau la note dans l'inventaire de la collection Esterházy fournit en elle-même une contribution précieuse à l'oeuvre d'Artemisia Gentileschi, car elle signale une oeuvre représentant Samson et Dalila, soit signée par elle, soit lui attribuée par la tradition. 21 Vu qu'au début du XIX e siècle Artemisia ne comptait ni pour un maître célèbre, ni même connu, du seicento, cette attribution devait être correcte. Nous ignorons quand notre tableau Jaël et Sisera fut couvert de cette couche qui n'est pas seulement un repeint, mais sur une grande surface aussi une couche de fond. Il s' ensuit qu'au moment de son acquisition par le Musée, le tableau était repeint, on peut le dire, cent pour cent. La restauration a duré pendant des années (fig. 33) et a rencontré des problèmes analogues à ceux qui surgirent pendant la restauration des oeuvres d'Artemisia destinées à l'exposition, organisées en 1970 à Florence, du Caravage et de ses disciples. 22 Ces problèmes sont certainement dûs non seulement aux péripéties que l'oeuvre avait traversées, mais aussi aux particularités techniques de l'auteur du tableau. La restauration a permis de récupérer les bords, peints, repliés sur le châssis, et de rendre ainsi visible le marteau que Jaël tient à la main. Malgré les déficiences considérables, la restauration permet de goûter ce tableau, et, ce qui est plus important encore, elle a révélé ses qualités. Le sujet du tableau est l'assassinat traîtreux de Sisera, chef de l'armée cananéenne en lutte contre les Juifs. Après la bataille perdue Sisera se sauva dans la tente de Jaël où la femme, après lui avoir donné à boire et l'avoir couvert, ,,saisit un clou de la tente; et prenant en main le marteau, elle vint à lui doucement, et lui transperça la tempe avec ce clou, qui s'enfonça en terre. Il était 15 Communication orale de Klára Garas. 16 Garas, K.: La collection de tableaux du Château Royal de Buda au XVIII e siècle .Bulletin, 1969, No 32—33, p. 116. 17 Garas: Bulletin 1969, op. cit. p. 193. 18 K i 1 é n y i : op. cit. p. 21—22. ; G a r a s : Bulletin 1969. p. 195. t0 Budapest, 1968, t. I. p. 133. 20 Publié dans : Meiler, S. : Az Esterházy Képtár Története (Histoire de la Collection Esterházy), Budapest, 1915, p. 233. 21 Meiler: op. cit. p. 233.: „A. Gentileschi: Dalila und der schlafende Simson."" 22 Pog gettó, P. del: Nota sul restauro dans le catalogue Caravaggio e Caravaggeschi nelle Gallerie di Firenze," Florence, 1972. pp. 120 et 122.