Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 52. (Budapest, 1979)

POGÁNY-BALÁS, EDITH: Remarques sur la source antique du David d'Andrea del Castagno a propos de la gravure d'Antonio Lafreri d'apres les Dioscures de Monte-Cavallo

semble et dans les détails, de la statue romaine. On y retrouve les genoux plies, la tenue contrapostique. Le drapé de la tunique agité par le vent pourrait égale­ment remonter, en partie, au manteau, et le dessin de la musculature est iden­tique dans les deux oeuvres, ainsi que le geste caractéristique de la main droite. D'autres analogies se découvrent par la confrontation du tableau d'Andréa del Castagno avec la gravure, faite au milieu du XVI e siècle par Antonio La­freri, d'après le groupe de statues des Dioscures au Monte-Cavallo. 12 (fig. 23) Dans les deux oeuvres les nuages sont, d'une façon soulignée, placés au-dessous et à côté des personnages, pour mettre en relief l'élévation des personnages au­dessus des nuages. D'une manière presque analogue les auteurs suggèrent avoir vu la statue antique quand elle n'était pas encore entourée de hauts édifices. A proximité des thermes de Constantin, dépassant les ruines, elle s'éleva pour ainsi dire au-dessus des nuages dans la ville de Rome, se détachant avec inten­sité du ciel bleu. La gravure, cherchant à reproduire le groupe de statues avec exactitude, le représente de la même manière que le tableau où la figure, li­brement repensée, de l'adolescent est située dans l'espace. Selon toute probabilité le complètement ultérieur du Niobide-pédagogue fut fait d'après les Dioscures du Monte-Cavallo où l'on a retrouvé, sous sa forme absolument exacte, le mouvement, sur la base du pas que font les jambes, et du geste des bras. Selon le dessin, bien antérieur, de Pisanello aussi, les Dioscures du Monte­Cavallo se dressait visiblement sous sa forme intacte, avec les bras et la tête, tout comme la statue était reproduite dans les plans de Rome. A la même épo­que, pendant son séjour à Rome, Fra Angelico 11 ' a également dessiné, avec gran­de liberté, un des Dioscures du Monte Cavallo avec le cheval. Examinant la tête, le visage, la coiffure du tableau de Castagno, on est frappé de la ressemblance avec la tête, le visage et la coiffure des Dioscures du Monte-Cavallo. Panofsky 14 déduit également d'une statue antique le pathétique, et le mouvement agité du drapé du David (du Niobide-pédagogue identifié avant lui). J'y ajoute que cette formule pathétique monumentale, créée sur la base des statues antiques mises en relief par Warburg et Panofsky, peut certainement être déduite, de point de vue de la forme, et en général pendant la Renaissance, de ce groupe de statues des Dioscures au Monte-Cavallo, placé isolément et toujours au-dessus du sol. Cette constatation concernant l'histoire des motifs, est appuyée par ce que je viens d'exposer sur le David d'Andréa del Castagno peint sur un écu en cuir. EDITH POGÁNY-BALÁS 12 Antonio Lafreri: Speculum Romanae Magnificentiae, recueil de gravures. Une des feuilles, les Dioscures du Monte-Cavallo, parut en 1568, en partie d'après son propre dessin, en partie d'après ceux d'autres. 13 Voir note No 4. 14 Panofsky, E. : Renaissance and Renaiscenses in Western Art. Stockholm, 1960. p. 174.

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