Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 52. (Budapest, 1979)
KAPOSY, VÉRONIQUE: Maîtres français suivant la voie du néoclassicisme
rius." 73 A la vente, organisée après la mort de Fortin survenue en 1832, il y avait dans sa succession des oeuvres de Drouais 74 qu'il avait gardées pendant toute sa vie et qu'il pouvait étudier. Il est donc naturel de comparer les esquisses faites pour „Marius à Minturnes" (Lille, Musée des Beaux-Arts) 75 et aux feuilles de Fortin conservées à Budapest et à Francfort. Malgré le caractère différent des dessins de Fortin, on y décèle une certaine influence, surtout sur la feuille de Francfort dans la représentation de l'espace et des drapés, et sur celles de Budapest et de Londres dans le type de visage marqué du père. Bien que ce soit le hasard qui, au cours de nos recherches, nous a fourni les dessins, ceux-ci n'en ont pas moins un trait commun, notamment d'être attachés à telle ou telle étape de l'histoire du néo-classicisme. Chacun des maîtres avait passé à Rome un temps plus ou moins long, et l'influence de ce séjour était décisive dans l'évolution de leur art. Plusieurs d'entre eux travaillèrent en même temps à l'Académie Française de Rome, comme par exemple André Le Brun (1759—1768) et Simon Julien (1763—1771), à un moment où le nouveau courant était en voie de formation, où Winckelmann travailla à Rome. C'était une révélation pour les jeunes artistes que de voir les monuments artistiques mis au jour, la beauté éternelle de l'art antique, que de vivre dans l'atmosphère bouillonnante d'un art nouveau en gestation. Ils étudiaient les monuments antiques, dans l'original ou dans les nouvelles publications illustrées, et les copiaient avec assiduité. Outre les scènes mythologiques, à la mode dans la première moitié du XVIII e siècle, ils cherchaient de nouveaux thèmes, avaient recours aux auteurs antiques, et de plus en plus souvent on voit sur leurs oeuvres les hérosde l'antiquité. C'étaient les premiers pas dans la voie de la formation d'un nouveau style, c'étaient les années du néo-classicisme précoce. André Le Brun, après avoir quitté Rome, se rendit en 1768 à Varsovie où, recommandé par Mme Geoffrin, il devint le sculpteur du roi de Pologne. Dans son art de dessinateur, son second séjour en Italie apporta un tournant décisif. Simon Julien copia à Rome les oeuvres des peintres italiens, imita leur style, exécuta des pastiches, des faux, 76 mais on peut trouver dans son art tout de même les traces de recherches de nouvelles voies. Pendant la période suivante, si importante du point de vue du néo-classicisme français, David fit son premier séjour en Italie (1775—1780), et en même temps que lui, Peyron y travaillait (1775—1782), et même André Le Brun y retourna (1773—1779). C'est la période des mutations dans l'art de David et son épanouissement. C'est de cette période que datent les feuilles décrites ici. De point de vue du dessinateur c'était également un tournant, car sa manière changea, les contours 73 Exhibition of French Drawings Neo-Classicism. Heim Gallery, London, 1975. No 31. 74 Notice des ouvrages de peinture et sculpture de M. Fortin. Paris, 1832. — Récemment, Mme Ariette Sérullaz a publié l'album contenant les dessins de Drouais au Musée de Rennes qui, probablement, avait également été propriété de Fortin. La Revue du Louvre, 1976. Nos 5/6. 380—. 75 Sérullaz, A. — L a c a m b r e, J. — Vilain, J. : op. cit. 46—47, 146 (J. Vilain). 7!i C'est la raison pour laqeuelle il est difficile de distinguer ses oeuvres non signées de celles de son contemporain Jean-Antoine Julien (Julien de Parme, Cavigliano 1736—1799 Paris). Rosenberg, P.: Pittura francese nelle collezioni publiche florentine. Cat. délia mostra di Firenze. Palazzo Pitti, 1977. 196, No 143.