Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 52. (Budapest, 1979)

KAPOSY, VÉRONIQUE: Maîtres français suivant la voie du néoclassicisme

terre, tandis que celle de gauche, plus âgée, se penche sur elle et la prend par dessous le bras, tout comme sur le dessin de Fortin (fig. 71). 68 Nous savons que Fortin était lié d'amitié avec Jean-Germain Drouais (1763—• 1788), mort tout jeune, élève doué et préféré de David. En octobre 1784, il ar­riva avec son maître à Rome où David travailla sur le Serment des Horaces, enfermé dans son atelier où il n'accueillit que quelques uns de ses amis, mais, comme on écrit „... associant Drouais à son tableau". 69 C'est pendant son sé­jour à Rome que Drouais exécuta son tableau „Marius prisonnier à Minturnes" (Louvre), achevé en 1786. 70 Fortin obtint le prix de Rome en 1783 et y resta jusqu'en 1787. Les deux boursiers suivaient avec attention le travail l'un de l'autre. Dans ses lettres adressées à David, retourné à Paris, Drouais mentionne souvent Fortin, son travail, et transmet ses salutations. 71 David connaissait donc bien Fortin et les jeunes membres de l'Académie de Rome suivaient avec grand intérêt le travail du maître sur son oeuvre destinée au Salon, ils voyaient son premier succès à Rome. C'est à ce temps-là que, grâce à son amitié avec Drouais, Fortin pouvait avoir connaissance du processus du travail et pouvait voir aussi les études qui précédaient le tableau. 72 C'est ce qui permet de supposer sur la feuille de Budapest et aussi, sur le dessin exposé à Londres, le père montrant la statue de Mars et qui, de l'autre bras, conduit son fils vers l'autel. Cela évoque l'esquisse de David au Louvre où le vieil Horace fait le même geste pour défendre son fils. L'expression déterminée du visage du jeune homme, ses jambes tendues, renvoient à Horace jeune. En tout cas, l'examen des dessins de Fortin ne nous pousse pas à parler des rela­tions d'élève avec David, bien plus de la profonde impression reçue par un jeune artiste enthousiaste en pouvant assister à la naissance d'un chef-d'oeuvre. Après la mort de son ami, Fortin exécuta un dessin pour le Salon de 1789 (No 297), intitulé „Hommage à l'Amitié" le jeune Drouais, sous l'emblème du Génie de la Peinture, vient d'expirer. La Peinture est assise près de son lit; derrière elle la Nature debout détourne les yeux, tandis que l'Amitié presse contre son front la main inanimée du Génie & que la Rénommée montre au peuple éploré le Temple de mémoire, où des Génies portent le Tableau de Ma­6S No d'inv. 26084. G u i f f r e y, J. — Marcel, P.: op. cit. Vol. IV. Paris, 1909. No 3216. „Sujet inconnu", probablement pendant de la feuille intitulée „Transport d'un guerrier mort", exécutée par David pendant son premier séjour en Italie (1775— 1780). En bas de la feuille on lit: „Composé d'après un tombeau du Vatican". Selon la note de A. Cantaloube (Gazette des Beaux-Arts, 1860. t. VII. p. 288, note 2.) c'est la première étude pour Camille et Sabine faite pour la composition intitulée „Le vieux Horace défend son fils". Même si l'étude était exécutée plus tôt, il est pos­sible que Fortin l'ait vue, comme esquisse qui se prêtait à l'utilisation, parmi les études qui précédèrent le Serment des Horaces. — Pour la photo du dessin du Lou­vre je présente mes remerciements à Mme Ariette Sérullaz, conservateur du Ca­binet des Dessins du Louvre. 60 Peron, A. : op. cit. 33. 70 French Painting 1774—1830 The Age of Revolution. Paris-Detroit-New York, 1975. No 52. 71 Lapauze, H. : Histoire de l'Académie de France à Rome. Tome I. Paris, 1924, 412. — D a v i d, J. L. J u 1 e s, : op. cit. 35. 36, 40, 43, 44. 72 II est à supposer qu'à Paris aussi Fortin ait rendu visite à David. Dans sa lettre écrite à Rome le 10 août 1787, adressée à David, Drouais écrit sur Fortin qui rentrait en France :„I1 trouvera en vous un homme qui lui sera bien utile et qu'il faut espérer qu'il écoutera.; David, J. L. Jules: op. cit. 43.

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