Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 50. (Budapest, 1978)
STERBETZ, ÉTIENNE: Documents dans les arts plastiques pour l'étude de la migration des bernaches a cou roux
DOCUMENTS DANS LES ARTS PLASTIQUES POUR L'ÉTUDE DE LA MIGRATION DES BERNACHES À COU ROUX La fresque funéraire bien connue de Medum au musée du Caire, ainsi que les peintures de Melchior Hondecoeter, intitulées Lutte de paon et coq (Musée de Beaux-Arts, Budapest) et La plume flottante (Rijksmuseum, Amsterdam) montrent un oiseau sauvage d'Asie du Nord, extrêmement rare, la bernache à cou roux (Branta ruficollis Pall.), (fig. 61) L'aréal de nidification et de séjour d'hiver, très spécifique, de ces oiseaux pose des questions aux recherches zoogéographiques que celles-ci n'ont pas encore résolues. A présent, cette espèce n'est connue que dans la zone des toundras de la Sibérie du Nord entre les presqu'îles Iamal et Taïmyr. Le nombre de ces oiseaux ne dépasse pas quelques milliers. A l'approche de l'hiver arctique, ils migrent, suivant un itinéraire étroit, à leur hivernage aux environs de la mer Caspienne et du lac d'Aral. La littérature ornithologique de trois siècles révèle pourtant que pendant les périodes d'hiver, une moindre part des bernaches à cou roux fait parfois des incursions dans des régions occidentales éloignées aussi. Leur première présence en Europe fut notée en 1766, dans les environs de Londres. 1 Pendant 150 ans à partir de cette date, elles apparaissaient très rarement, mais au cours des derniers soixante ans de plus en plus souvent, dans les eaux de notre continent, (fig. 62) Ces incursions rhapsodiques vers l'Ouest ont provoqué des hypothèses selon lesquelles dans un passé lointain cette espèce était bien plus répandue qu'aujourd'hui dans la zone arctique. Il est possible que son aire s'étendît aussi sur les zones européennes des toundras. Si c'était vraiment le cas, cela implique certainement aussi que l'aire d'hivernage comprenait une bande large allant jusqu'à l'Europe du Sud-Oouest et l'Afrique du Nord. Partant de là, on peut supposer que les passages à l'Occident, connus de nos jours aussi, s'expliquent par les traditions millénaires de migration qui réapparaissent périodiquement. 2 Les trois oeuvres d'art citées ci-haut fournissent des documents importants qui font réfléchir sur ce problème tant discuté. La fresque funéraire de Medum, datant d'environ 2700 avant n.è. reproduit un groupe de six oies sauvages. Aux deux côtés ce sont des oies cendrées (Anser anser), entre elles deux oies rieuses (Anser albifrons) au plumage vieilli qui régardent vers la gauche et deux bernaches à cou roux (Branta ruficollis) qui 1 Witherby, H, F.—Jourdain, F. C. R—Ticehurst, N. F.— Tucker, B. W.: (1948) The Handbook of British Birds. Londres, H. F. & Whiterby LTD. pp. 455. '-' Courte bibliographie in: Sterbetz, I. — Szijj, J. : 1968) Das Zugverhalten der Rothalsgans (Branta ruficollis) in Europa. Die Vogelwarte, Bd. 3/4. 1967/68. pp. 266— 277.