Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 43. (Budapest, 1974)

MOJZER, NICOLAS: La datation de la «Déposition de Croix» du Maître MS

Le paysage visible à droite sous la croix est une version simplifiée de la feuille de la «Tentation du Christ (L. 2) du Maître LCz (Lorenz Katzheimer). 18 Les conne­xions, bien qu'elles soient assez éloignées, sont encore reconnaissables : le chemin conduisant dans le fond entre la forêt et le rocher, le bloc de rocher fortement en saillie sur le côté gauche, le détail de ville dans le fond et la chaîne de montagne courant derrière la ville, évoquent tous — bien que de loin — cette gravure (fig. 42). Le Maître MS fait sortir de la forêt le cerf indiquant le Christ, tout comme c'est avec le Sauveur qu'on peut mettre en rapport la forêt de chênes du peintre-graveur de Bamberg, sur le bord de laquelle on voit le loup indiquant le diable et le sage serpent. La feuille du Maître LCz est sans doute le modèle le plus récent que le peintre a utilisé. Selon ceci le panneau a dû être exécuté aux alentours de 1500. On peut en grande généralité prétendre que c'est le plus ancien exemple, celui de Rogier van der Weyden, qui a fourni la charpente et plusieurs détails du tableau de Torun, où un personnage — exceptés la tête et les bras — est emprunté à Schongauer, alors qu'un autre — le corps du Christ — et la figure de Marie-Made­leine furent créés par Veit Stoss; les exemples dùreriens ne sont démontrables que dans les mains et en partie dans les visages. Non considérée la qualité individuelle du peintre, nous pouvons regarder l'oeuvre de Torun comme une version histori­sante et éclectique, la paraphrase du grand exemple flamand, et cela dans une dis­tance d'un demi siècle dans le temps et dans le style. Un motif important est que dans les détails le peintre a expérimenté la transposition en peinture des modèles des gravures de Dürer. La plus proche, quant au temps au style, de la peinture de Torun est la plus ancienne gravure du Maître MZ, la «Décapitation de Saint Jean-Baptiste» (B. 3 ; fig 45). 19 C'est en 1500 que dut exécuter la gravure un artiste, sans doute un gra­veur occasionnel, dont on connaît 22 feuilles, et c'est peut-être justement avec cette gravure qu'il ait commencé sa carrière de graveur sur cuivre, durant à peine quatre dans sa patrie d'un dessin italien fait d'après le tableau. Donc si nous pouvions citer rien qu'un seul exemple de l'emprunt d'un motif non connu par un dessin ou gravure, nous pouvons supposer à bon droit que le Maître MS ait séjourné à Florence. 18 Cf. S lies tack, A.: Master LCz and Master WB. New York, 1971. ff. 26. ­Shestack date la feuille vers 1500, et L e h r s, M.: Geschichte und kritischer Katalog des deutschen, niederländischen und französischen Kupferstiche im XV. Jahrhundert, VI. P. 329. des dernières années du XV e siècle. Il convient de signaler ici que la main du Christ est d'origine schongauerienne, et on la rencontre avec de menues modifications sur plusieurs feuilles de l'artiste de Colmar, mais justement sur les feuilles du Maître LCz cette main est un peu plus ronde et plus douce; elle est pareille sur la feuille citée du Maître MZ, ce qui indique l'utilisation de la feuille de Ramberg, et dans ce cas pas immédiatement celle de Schongauer. 19 V o s s , H.: Der Ursprung des Donaustils. Leipzig, 1907. Lehrs, M. : The Master MZ, in the Print Collector's Quarterly, XVI, 1929, p. 241 («the only print that I consider to be the work of a beginner»), et id.: op. cit. VIII, N° 5, p. 353 — 354. — ne voit, à l'en­contre de Voss, pas l'influence de l'art de Stoss et prend pour probable que le détail des deux anges accompagnant l'âme du saint au ciel, soit dû à cause de son faible dessin à une main postérieure, car l'artiste a peut-être laissée inachevée la plaque de cuivre. — A. Lenz: Der Meister MZ, ein Kupferstecher der frühen Dürerzeit. Diss. München — Giessen, 1972, p. 20 — 21 (l'auteur est partisan de l'identifier avec l'orfèvre Mattheus Za­singer) . OS

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