Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 41. (Budapest, 1973)
HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: Quelques problemes des bodegones de Velasquez
aussi de deux autres bodegones perdus. Il relève la nouveauté de la représentation non seulement en décrivant minutieusement tous les objets, toutes les caractéristiques figurant sur les tableaux, mais aussi en ajoutant que Velasquez peignit dans ces temps dans une manière qui différait de celle de tous les autres peintres et qu'il suivit une nouvelle tendance. Palomino servit sans doute lui aussi de source aux étrangers qui écrivaient des bodegones de Velasquez. C'est en 1753 que se rendit à Madrid Xorberto Caimo qui a vu le «Porteur d'eau de Séville» très fêté dans le nouveau palais royal et l'a décrit d'après sa propre observation. 52 Francisco Preciado de la Vega, dans sa lettre adressée, en 1768, à Gianbattista Ponfredi, écrit des bodegones que Velasquez les avait peints à Seville. 53 Ce sont en général des représentations à demi-figure «in bambocciatc» dans la manière du Caravage. Il remarque que ces tableaux «sono stati trasportati de'forestieri altrove». Nous avons parlé en détails des descriptions d'Antonio Ponz, où à côté des tableaux de genre, il décrit le Bacchus comme «una especie de Bacanal». Outre les tableaux connus il parle encore d'un autre figurant un vieil homme qui tient un papier, et dans l'appartement des infants au Buen Betiro il mentionne un «Chien couché sur un coussin». 04 Dès ce moment il y a à peine de voyageurs s'intéressant à la peinture qui n'écrivent des bodegones. Cean est l'un des derniers qui mentionne le «Porteur d'eau» au Palacio Nuovo de Madrid, 55 ensuite il ne figure que dans le journal de voyage de J. B. P. Lebrun, édité en 1809. 56 puis cette 1 oeuvre célèbre se met elle aussi en route vers l'Angleterre. U est évident que les six bodegones qui, suivant les dispositions de Buchanan, ont quitté l'Espagne, ont précédé «Le porteur d'eau de Séville». Mais le «Déjeuner» de Leningrad est arrivé chez l'impératrice Catherine II encore avant ceux-ci. Si le tableau de Budapest est, comme nous le supposons, identique avec la toile ayant appartenu à O'Crouley et intitulée «Una serrana y dos zagales», elle a quitté l'Espagne entre 1795 et 1897, selon toute probabilité au début du XIX e siècle. Déjà Preciado de la Vega a remarqué que des étrangers avaient emporté ces tableaux de jeunesse («Deila prima sua maniera») de Velasquez. U put penser soit au tableau de Leningrad, soit à l'un de ceux que Palomino avait mentionnés. La provenance de ces tableaux et leur apparition dans la première décennie du XIX e siècle permettent de constater qu'en Angleterre on a volontiers acheté les bodegones?" C'est alors que paraissent l'une après l'autre les études qui s'occupent des tableaux du jeune Velasquez, bien que les spécialistes aient, pendant tout le XVIII e siècle, reconnu la nouvelle tendance de Velasquez et son activité de précurseur sur le plan du réalisme — même Anton Rafael Mengs. le grand porte-drapeau du classi,5L> Lettére d'un vago italiano ad un suo amieo. Pittburgo, 1764, I. 152. « ••• nella Sala délie Serenate, e tra falt re non poche de Velásques, ma sopratutto vien celebrato il Quadro del Vecchio, che porge da bere a un fanciullo, disegnato e colorito finissiroament e.» 53 Lettre de Francisco Preciado de la Vega adressée à Gianbattista Ponfredi au sujet de la peinture espagnole. Cf. Bot t a r i, (L : Raccolta di lettere sulla pit t ura, scultura ed archil et t ura. Koma, I 76N, VI, p. 320. 54 Op. cit., VI, puis suivent dans le tome VIII les tableaux de Cadiz. 55 C é a n B e r m ú d e z, J. A. : Diccionario historico de los más ilustres professores de las bellas artes en Espana. Madrid, 1800, V, p. 178: «El aguador de Sevilla». A moins qu'elle ne soit la répétition d'une autre source déjà connue. Cité: Varia Velazquena. Madrid, 1960, II, p. 186. • ,7 Déjà Ch. J. R o bins o n l'a remarqué au temps où les tableaux apparurent en masse. Cf. «The bodegones and early works of Velazquez». The Burlington Magazine, X, 1906, pp. 172 - 183; XI, 1907, pp. 39-40; XI, pp. 318 -325.