Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 41. (Budapest, 1973)
HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: Quelques problemes des bodegones de Velasquez
pie P«aldeanillo» noté par Pacheco, pour en faire des études, en recherchant les secrets de la nature, et les a représentés en riant, en pleurant et dans de différentes postures, 39 ce n'est pas le trivial et le ridicul qu'il s'efforça de présenter. C'est peutêtre ainsi que le jeune garçon («siendo muchacho» — écrit Pacheco) a appris à imiter la nature, à se rendre maître des difficultés et qu'il devint artiste, et c'est sûrement ainsi qu'il agissait quand il était apprenti-peintre, ne ménageant pas son temps et ses forces dans la lutte pour représenter la nature. Ces études, cependant, - ainsi qu'il ressort du contexte — sont des oeuvres de jeunesse et en premier lieu des dessins; des tableaux de ce caractère furent attribués — incorrectement — à Velasquez tout au plus à la base du texte de Pacheco. 40 Selon nos connaissances actuelles, déjà son premier tableau daté, la «Vieille 1 faisant frire des oeufs», peint à l'âge de 19 ans, révèle un maître accompli. On n'y voit aucune trace du grotesque, du rire ou des pleurs, des gestes forcés, ni de la tendance au comique, au ridicule ou à la carricature, qui eux sont les propres des tableaux flamands ou hollandais. La vieille femme assise dans une cuisine paysanne ou dans une auberge frit des oeufs au plat. Près d'elle sur la table on voit les accessoires obligatoires des tableaux de genre de Velasquez — le mortier, l'assiette en terre, la cruche peinte et vernissé de Triana, le pot au fond tressé, l'oignon, et au-dessus d'elle le panier en jonc, objets que Palomino avait décrits sur un autre bodegón perdu et qu'aussi Murillo a peint plus d'une fois. 41 Le garçon en face de la femme pourrait être aussi bien l'«Aldeanillo aprendiz» bien habillé, mais il se tient sur le tableau avec le même sérieux naturel que la vieille femme coiffée d'un fichu blanc, et avec le même sérieux et dignité avec lesquels l'artiste avait contemplé la nature de laquelle il s'est déjà rendu maître. C'est cela qui rend probable que les «Musiciens» de Berlin, aussi bien que le «Déjeuner» de Leningrad aient été exécutés avant le tableau de Budapest et la «Vieille faisant frire des oeufs»: dans ceux-ci la manière plus dure et plus angulaire (sur le tableau de Berlin plus italianisante) et le sourire forcé des garçons pourraient évoquer les dessins des années d'apprentissage. Que ce furent un ou deux garçons qui figuraient sur les bodegones du jeune maître (sur les «Musiciens», le «Déjeuner» de Leningrad et la «Vieille faisant frire des oeufs» et finalement sur «Le porteur d'eau de Séville»), est une question aujourd'hui déjà difficile à trancher. Il est cependant fort probable que les modèles du garçon du porteur d'eau de Séville et des garçons attablés de Londres aient été plus âgés que ceux des «Musiciens» de Berlin ou du «Déjeuner» de Leningrad. Des garçons, des «muchacho» ont figuré aussi sur les tableaux perdus décrits par Palomino, ainsi que sur le tableau que Ponz avait vu à l'Alcazar de Madrid et où il figurait sous le titre de «Garçon avec chien». 4 '- D'après le style et l'atmosphère, il est fort probable que parmi les bodegones connus les plus anciens en date sont ceux de Berlin et de Leningrad. :,M Arte de la Pintura. Madrid, 1866, p. 135. «Con esta doctrina se crié mi yerno Diego Velázquez de Silva siendo muchacho, el cual tenia cohechando un aldeanillo aprendiz que le servia de modelo en diversas acciones y posturas, ya llorando, ya riendo, sin perdonar dificultad alguna. K hizo por él muchas cabezas de carbon, il realce en papel azul, y de otros muchos naturales con que granjeó la certeza en le retratar.» "'Comme, par exemple, le tableau d'une liés faible qualité d'un de ses imitateurs anonymes, qui se trouve dans les réserves du Kunst historisches Museum de Vienne et est intitulé «Jeune homme avec une branche d'oranger». Le tableau est publié par L ó p e z R e y (op. cit., n° 93), mais il dit qu'il se trouve dans une collection inconnue. " On voit un tel par ex. sur le «Gareon cherchant des puces». Paris, Louvre. '- Op. cit., p. 526. «Un muchacho de eorpo entero con un perro.» Il ressort du contexte qu'il s'agit d'un tableau de jeunesse du maître, ressemblant au «Deux jeunes hommes attablés» qui est conservé au Musée Wellington. M