Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 39. (Budapest, 1972)

POGÁNY-BALÁS, EDITH: L'influence des gravures de Mantegna sur la composition de Raphaël et de Raimondi le «Massacre des Innocents»

tegna, ensuite chez Michel-Ange et Raphaël ce motif, mûri pendant un siècle dans de différentes compositions, prend une forme de structure classique. Pour résoudre les problèmes posés par la reproducti on de l'homme, du nu, la première Renaissance recourut aux oeuvres antiques comme à des études d'après nature, à des modèles, assimilés sur le plan artisticpie. Un tel antécédent élaboré par l'art antique était, mieux q u'ailleurs, offert par l'immense statue (cinq mètres) des Dioscures du Monte •Cavallo à Rome, avec sa structure monumentale, ses muscles richement travaillés, son équilibre classique et le grand élan des gestes. Cette grande mutation dans la reproduction du corps humain apparaît, avec Laocoon, dans le ca rton de bataille de Michel-Ange, toutefois, le «Massacre des Innocents» de Raphaël- Raimondi, tout en recourant aux motifs et à la composition de ce carton, ne reproduit pas ce motif, le plus neuf et le plus saisissant, le «grimpeur» du Côté gauche. Dans les dessins de Raphaël, faits directement d'après le carton, il ne revient pas non plus.

30 Quant à Michel-Ange, les chercheurs notent qu'il obéissait pour ainsi dire à une contrainte intérieure en cherchant toujours de nouveaux motifs du mouvement. On peut toutefois constater que l'inspiration reçue de la statue antique, considérée en tant qu'étude d'ajorès nature, était toujours importante pour le motif fondamental.

31 Le problème des motifs empruntés à l'Antiquité par l'art de la Renaissance est fort controversé. Certains chercheurs affirment que l'emprunt est insignifiant et (pie, plus cpie les oeuvres d'art, l'esthétique des Grecs est des Romains avec la recherche de l'harmonie et l'idée de la calocagathia avait joué un rôle considérable. En analysant les rapports entre les motifs employés par la Renaissance et par l'art antique, on constate à propos des gravures avant tout, (pie le nombre des motifs empruntés est relativement restreint, mais leur application est fréquente. Pendant tout un siècle on retrouve souvent les différentes versions, les détails, des transpositions de la même oeuvre d'art. Un exemple en est la statue des Dioscures du Monte Cavallo. Le «Massacre des Innocents» de Raphaël-Raimondi reprend ce motif dans la grande variété de ses figures. Cette gravure comprend les motifs antiques repris sous des formes caractéristiques du Quattrocento et aussi des motifs inspirés directement par le modèle antique niais ayant déjà des séries entières de variantes. Cue troisième forme de l'utilisation des oeuvres antiques, à savoir la représentation spontanée à partir d'un modèle antique, est absente dans la gravure du «Massacre des Innocents». L'influence, tant controversé, de l'art et des oeuvres d'art antiques sur la Renaissance n'est pas importante du fait que cette dernière désirait les assimiler, mais pour la raison qu'ils lui fournissaient le modèle nécessaire à son réalisme. L'importance qu'avait eue pendant un siècle, dans la constitution de la méthode réaliste, le motif des Dioscures du Monte Cavallo

3-est résumée par ces trois 23 T i e t /, c, 11.: op. cit. p. 94: Die drei Lehensaller. «Die schlafenden Putten stammen von Mantegnas Bacchanal an der Knie her. . . » ;:

" 11 est possible que Raphaël ait recopié le carton a la Bataille quand cette figure-là n'y était pas encore, vu qu'elle était exécutée sur la dernière partie, eut re avril et novembre 150(5. Mais dans la suite non plus il n'a pas reproduit un tel geste. Ce personnage figure dans deux autres gravures de Raimondi faites d'après Michel-Ange (B. 487. B. 488), — Au sujet de Raphaël et le Laokoón cf. V e n t u r i, A.: Q Gruppo del Laokoonte e Raffaello. Archivio Storico dell'Arte, 1889, p. 97. •'" Le personnage grimpant à l'extrémité gauche du carton de Bataille est adopté au groupe de Laocoon qui servit plus tard comme motif de base pour plusieurs figures de l;t chapelle Sixtine et du «Jugement dernier». 32 Le groupe des Dioscures du Monte Cavallo (de cinq mètres et demi) n'a jamais été enfoui, il était visible au cours de tout le moyen âge. Les premières mentions en sont faites dans l'Itinerarium de l'époque de Charlemagne et dans les Mirabilia du XII" siècle. Petrar-