Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 38. (Budapest, 1972)
DOBROVITS, ALADÁR: Le Chacal dans la Barque
demment non pas sa pureté morale, mais rituelle. De ce fait s'ensuit logiquement la protestation — mentionnée au sujet du Chapitre Cil du Livre des Morts — contre les excréments en tant que nourriture du mort. Par contre le texte invite Ra, invoquée par les mots de préambule, et Thot à emmener le défunt pour qu'il les accompagne à leur voyage céleste (voyage en bateau), qu'il mange ce qu'eux mangent, qu'il vive avec eux dans les contrées célestes, qu'il participe à leurs offrandes, et finalement qu'il parcoure le ciel en s'identifiant avec eux, comme eux-mêmes (cette dernière phrase n'est point prononcée, elle se trouve évidemment cachée derrière les mots en tant que supposition). Le passage des Textes des Pyramides cité plus haut facilite l'interprétation des éléments contenus sur la stèle de Budapest et dans le Chapitre Cil du Livre des Morts, mais épars et détachés de ses rapports originaux. Le texte du sacrifice, la navigation céleste et la figure du chacal apparaissent dans le même texte, faisant partie de la même sphère d'idées: Le mort dans son état transitoire d'ascension assume la forme d" 1 Oupouaout le dieu-chacal, il repousse la nourriture indigne de lui, il participe à la nourriture des dieux et navigue avec eux à travers les eaux célestes. Nous arrivons donc à comprendre non seulement le titre du Chapitre CH. du Livre des Morts et sa représentation, mais aussi la représentation du chacal debout dans la barque du champ supérieur de notre stèle, et nous sommes en mesure de répondre à la question de savoir ce que signifie la présence du chacal en tête d'un texte de sacrifice. Or, aujourd'hui nous ne pouvons plus savoir si ce rapport était bien clair à l'artiste qui avait exécuté la stèle ou à celui qui en fit la commande, ou bien si ce n'était qu'une tradition déjà dépourvue de son sens original qui les menait à graver le texte et la représentation sur la stèle. Nous n'avons, cependant, pas encore tiré au clair tous les détails. En premier lieu nous n'avons pas encore élucidé la question de savoir si la représentation du chacal dans la barque de notre stèle est Anubis, Oupouaout ou un autre dieu-chacal apparenté à ceux-ci, ou bien le défunt identifié à un d'eux. D'une part nous avons déjà mentionné le fait que nous ignorions dans quelle mesure était vivante et cohérente cette conception de laquelle nous avons tâché de démontrer qu'elle constituait la base du texte et de la représentation de la stèle. Quant à l'identification du défunt avec le dieu-chacal, il est évident que dans les époques tardives — de laquelle date aussi notre stèle — l'identification du défunt avec d'autres dieux qu'Osiris et avec le Dieu-soleil n'était pas un phénomène inaccoutumé. C'est particulièrement le cas pour les dieux-chacals. Or, le passage des Textes des Pyramides suppose que la forme de chacal (ici Oupouaout) soit un état de transition, ce qui correspond au rôle des dieux-chacals (d'Anubis, d'Oupouaout, etc) qui reste à étudier dans ce qui suit, au rôle du Psychopompe, à la transition à la nouvelle vie après la mort (embaumement, dieux des lieux d'embaumement). Le passage des Textes des Pyramides cité identifie sans aucun doute le défunt avec la divinitéchacal — pour le temps de la transition. Le Chapitre Cil du Livre des Morts admet l'identification, et la représentation du chacal de notre stèle n'exclue pas cette possibilité. Toutefois, la question de savoir si le chacal dans la barque de la stèle de Budapest représente Anubis, Oupouaout ou autres dieux-chacals, reste définitivement irrésolue et est d'ailleurs sans importance. Sans compter le fait que les différences hiératiques entre la représentation d'Anubis et d'Oupouaout — que les artistes égyptiens n'ont jamais respectées conséqueniment — se soient complètement effacées dans les époques tardives, nous devons cette fois insister sur le fait que les Egyptiens avaient conçu — déjà dans les Textes des Pyramides — Anubis et Oupouaout comme étant identiques et les avaient considérés comme la manifestation de S