Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 38. (Budapest, 1972)

DOBROVITS, ALADÁR: Le Chacal dans la Barque

la même divinité. Nous n'avons qu'à rappeler les passages des paragraphes 570 et suiv. des Textes des Pyramides où il est dit du mort s'élevant à la vie céleste, qu'on leur ouvre le chemin (wp w3. t —f) à la tête des akh (3h w). C'est une allusion évi­dente à Oupouaout qui ouvre le chemin (Wp-w3w. t) et s'élève (se lève, ressuscite) à la tête des akh, en tant qu'Anubis, préposé aux Occidentaux (inpw hntj Imntjw). Quant à l'identification des divers membres du défunt avec les dieux divers, c'est à dire leur mise sous la protection des dieux, c'est le nez (Pyr. 148, sans doute à cause du flair) et le visage qui sont mis en rajjport avec Anubis et Oupouant, (on n'a qu'à penser au prêtre embaumant portant le masque de chacal). La formule habi­tuelle à cette occasion est : ton visage est comme celui du chacal, ton visage est comme celui d'Anubis. De ces faits, ainsi que des locutions identifiantes analogues il s'ensuit avec une certitude évidente que les Egyptiens ont regardé. Anubis et Oupou­aout comme des chacals. Les formes de cette divinité dénommée tantôt Zab (s3b), c'est à dire «Chacal», sont Anubis et Oupouaout, ou encore d'autres assez fréquentes, sont Uti (wtj), l'Embaumeur, Sedsed, etc, mentionnés parfois indépendamment d' Anubis. Cette divinité-chacal est également dénommée le préposé aux Occidentaux (morts), comme Osiris et les autres dieux funéraires, l'épithète apparaissant le plus souvent comme le surnom d'Anubis. Il peut cependant figurer aussi indépendam­ment comme désignation de dieu-chacal. La personnification de ce dieu-chacal est Oupouaout, figurant dans les para­graphes 120et suiv. des Textes des Pyramides: «Celui qui ouvre les chemins». Le nom est assez révélateur et on pourrait trouver son interprétation en le comparant avec le rôle de la divinité.Il se réfère au rôle du dieu psychopompe en rapport avec son rôle conducteur sur les chemins de l'au-delà. Ce fait, du reste, n'exclue point le caractère de dieu-guerrier de la divinité et peut être vérifié déjà de très bonne heure dans les temps prédynastiques: les dieux des combats sont nécessairement en même temps des dieux de la mort et inversement. Or, ce cractère d'Oupouaout montre sous un jour nouveau la présence du chacal dans la barque. En dehors de la vignette du Chapitre CII du Livre des Morts, on rencontre le chacal dans la barque sur la vignette du Chapitre 1 du même livre où le chacal se tient debout sur une estrade des dieux dans la proue de la barque transportant le cercueil. Il est sans aucun doute celui qui ouvre le chemin: Oupouaout. Mais on le rencontre également, non en sa qualité de passager ou conducteur de la barque, mais comme instrument de sa progression. Ainsi la Barque solaire infernale est tirée dans le voyage nocturne du Soleil par des chacals. Les chacals dirigent le vo­yage, tel Anubis qui aide les morts dans leur phase de transition en sa qualité d'embau­meur, en tant que psychagogue. Ce rôle des dieux-chacals se trouve bien présenté sur un pyramidion conservé au Musée de Copenhague. La forme du pyramidion indique une conception solaire de l'au-delà. Conformément à cette conception, on voit sur les quatre faces du pyramidion diverses formes du soleil. Sur un côté il est présenté .sous le Khepera, scarabée ailé, flottant au-dessus de la barque, tandis que dans la barque sont placés les deux singes dans une attitude d'adoration et sous ceux-ci les images d'Apis debout et d'Anubis couché. Sur les deux autres faces du pyramidion on voit Atum, c'est à dire Ra à la tête de faucon, debout dans la barque. Sur la quatrième face on trouve également le Scarabée avec la boulette-soleil au-dessus de deux singes Hetet, tandis qu'au-dessous, à gauche on voit deux chacals debout tournés à droite, et à droite deux animaux séthiens debout tournés à gauche. Nous savons de l'animal sa, sous l'aspect duquel était personnifié Seth, dieu de la destruction, et dont lui-même portait la tête, qu'il fut considéré !»

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