Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 36. (Budapest, 1971)
MRAVIK, LADISLAS: Contribution a quelques problemes du portrait de «BROCARDVS» de Budapest
54. Les attributs peints sur le parapet Hartlaub qui, même avant Auner, a plusieurs fois tenté à résoudre l'iconographie et l'iconologie énigmatique de Giorgione, a cru découvrir dans le tableau de Budapest les attributs d'une société franc-maçonnique. Son opinion cependant fut en général rejetée car son argumentation était trop spéculative. 9 * Une autre sorte de l'interprétation iconographique du portrait part également des attributs du parapet. 11 convient de présumer avant tout (piel'artiste — n'importe qui il était — aitplacéles emblèmes sur le tableau non au hasard de l'inspiration, ni pour tromper le spectateur, mais prétendant qu'ils soient résolus et qu'il soient en connexion l'un avec l'autre. On présume aussi que les deux emblèmes étant sans doute des attributs, aussi le troisième doive être un tel, ce qu'indique aussi sa disposition. Si les trois emblèmes sont en connexion, deux possibilités de l'interprétation s'imposent: ils marquent soit trois idées connexes, soit ils a])profondissent la même idée en éclaircissant trois rapports de leurs relations. Dans l'iconographie du moyen âge et de la Renaissance c'est la triple tête qui figure le plus souvent, c'est donc l'interprétation de celle-ci que nous devons tenter en premier. On rencontre un exemple important de la triple tête dans une enluminure du Hortus Deliciarum que Herrade de Landsberg, l'abbesse du couvent de Sainte Ottilie de Hohenburg, fit exécuter entre 1175 et 1205. Malheureusement l'œuvre originale a disparu et elle ne nous est connue que par ses copies en dessin. Sur la feuille qui nous intéresse (fig. 55) la triple tête apparaît comme l'attribut de la science, de la sagesse et de la philosophie. Les trois têtes féminines coiffées d'une petite couronne y figurent en tant que l'unité de l'éthique, de la logique et de la physique comme le centre et le promoteur des arts libéraux. 10 La triple tête a le même rôle —donc celui d'un symbole de la sagesse — sur une feuille datée de 1504, due à un xylographe anonyme. 11 C'est encore dans cette catégorie que rentre une œuvre tardive de Titien, la «Prudence» conservée à la National Gallerv de Londres. 9 H a r 1 1 a u b, G. F. : Giorgiones ( Jehoimnis. München, 1925, pp. 66 — 70. 10 S t r a u b, A. — K e 11 e r, G. : Hortus Deliciarum par l'abbesse Herrade de Landsberg. Strasbourg, 1901, pp. 10— 11, fol., IX. 11 Van Marie, H.: Iconographie de l'art profane. La Haye, 1932, II, fig. 240.