Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 34-35. (Budapest, 1970)

CASTIGLIONE, LADISLAS: Isis Pharia. Remarque sur la statue de Budapest

en remettant à plus tard l'analyse de la question de la genèse et de l'interprétation du motif caractéristique du manteau, il suffit pour le moment de fixer que l'exem­plaire de Budapest permet d'apprécier aussi au point de vue du style le premier type d'Isis Pharia qui, jusqu'à présent, ne put être isolé qu'au point de vue de l'icono­graphie. Même sans identifier son sujet, les historiens ont daté l'original de la copie de Budapest du milieu du IIP siècle av. n. è. 41 Le thème étant déterminé, cette datation se trouve à présent absolument corroborée par la délimitation chronolo­gique aidée par des arguments extérieurs, ainsi que par l'appréciation au point de vue de l'histoire des religions. A savoir, on ne pourrait guère s'imaginer que li'dée et la représentation grecques de l'Isis marine s'étaient constituées avant les années autour de 280 42 ou avant les décennies suivantes, particulièrement si nous plaçons la genèse du type d'image grec de Sarapis plutôt après qu'avant le milieu du siècle. 43 Cette datation est en outre corroborée au plus haut point par sa confrontation avec les figures de Niké debout dans la proue de la nef qui, quant à la typologie, sont les plus proches de la statue de l'Isis Pharia. La Niké connue par la monnaie de Démétrios Poliorcète (fig. 24) 44 est par son attitude aussi bien que par sa forme beaucoup plus proche du style rassemblé de la statue de Budapest qui, malgré son grave élan, dénote un calme sobre, que du pathétique fougueux de la Victoire de Samothrace de cent ans environ plus récente (fig. 25). 45 Mais même si nous considé­rons la copie de Budapest comme une oeuvre un peu classicisante, nous ne saurions supposer une modification de si grande mesure qui permettrait de comparer, la draperie calligraphique aux plis retombant en lignes parallèles, de la robe de la sta­tue datée des années 300 av. n. è., à la draperie capricieusement flottant de la sta­tue exécutée vers 200 av. n.è. Remplaçant le manque de preuves directes par un accès de plusieurs côtés, nous arrivons au résultat que la conception de l'Isis de Pharos et sa représentation dans l'art auraient pu se développer le mieux dans la première moitié du III e siècle av.n.è. Les données dont nous disposons en ce mo­ment ne nous permettent guère de faire des constatations plus éloignées. La question se pose cependant de savoir comment se rapporte le premier type de l'Isis Pharia connu par des représentations relativement peu nombreuses — dont l'original remonte à la haute époque hellénistique — au deuxième type consti­tuant la partie prépondérante des représentations de l'Isis marine. Le classement typologique de Ph. Bruneau 46 et l'aperçu des images trouvables en grande majorité sur les monnaies et sur des gemmes (fig. 35 —38) 47 attestent que les différents attri­41 Szil á g y i, J.G. : op. cit. 42 Van d e be e k, G.: op. cit. p. 48. 43 C a s t i g 1 i o n e, L.: Bulletin du Musée Hongrois des Beaux-Arts, n° 12, (1958), pp. 17 et suiv. 44 Cf. note 2. 45 Entre autres : T h i e r s c h, H . : Nachr. Gött. Ges. Wiss., 1931, 1, pp. 337 et suiv. ; L i p p o 1 d, G. : Die griechische Plastik. München, 1950, p. 360; C h a r b o n n e a u x, J.: Hesperia, 21 (1952), pp. 44 et suiv.; B i e b e r, M.: The Sculpture of the Hellenistic Age. New York, 1961, pp. 125, 126. 46 Bruneau, Ph. : BCH, 85 (1961), pp. 439 et suiv. 47 Fig. 35: sur la monnaie romaine de Faustina Minor. L a f a y e, G.: Histoire du culte des divinités d'Alexandrie. Paris, 1884, p. 267, n° 9; A lf öld i, A.: Festival (1937), p. 48, pl. NX, 1 ; id.: JbAC, 8/9 (1965- 1966), p. 64, pl. I, 2. - Fig. 36: sur la monnaie alexandrine d'Hadrien frappée en 132/133. Cabinet des Médailles du Musée National Hongrois, n° d'inv. 575. Cf. Dal tari, G.: op. cit., n° 1757; V o g t, J.: op. cit., p. 54. — Fig. 37: sur la monnaie romaine de Maximien. A I föld i, A.: Festival (1937), 12, p. 59, n" 3, pl. I, 2. - Fig. 38: Empreinte de sceau, terre cuite. Argile brun­rouge, haut.: 3 cm. Dans la collection de l'auteur (du commerce d'art du Caire). Isis

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