Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 34-35. (Budapest, 1970)

CASTIGLIONE, LADISLAS: Isis Pharia. Remarque sur la statue de Budapest

nienne. Cette connexion — bien qu'elle soit restée vivante jusqu'à la fin de l'époque hellénistique même dans la religion égyptienne — a de bonne heure obtenu sa propre forme grecque. Un trait caractéristique de la ligne directrice de la politique des Ptolémées était l'ambivalence selon laquelle ils élaboraient la physionomie montrée vers la .société égyptienne indigène et le monde grec. 27 Quant à ses rapports religieux, cette ambivalence — pour ne relever (pie quelques traits caractéristi­ques — se manifestait d'une part dans la stricte observation des prescriptions du culte égyptien sur le plan du couronnement et des cérémonies, dans le respect de l'ancienne capitale et des grands sanctuaires, dans la conservation sans interrup­tion de la titulature sacrale, de l'art et de l'iconographie des temples, et d'autre part dans le transfert en Alexandrie du tombeau d'Alexandre le Grand, dans l'hellénisation du culte de Sarapis, dans le développement de l'idéologie religieuse grecque de la dynastie, etc. C'est dans le cadre de ce processus que devient com­préhensible, voire, inévitable, l'hellénisation de la fête de Canope et de son prota­goniste, Isis s'embarquant pour la mer. La question se pose cependant de savoir quand et comment s'est réalisée l'interprétation grecque. Autant qu'il est évident que les cérémonies de la fête de la ploiaphésia — arrivées dans les villes maritimes de la Méditerrannée au comble de leur popularité dans les premiers siècles de l'époque impériale — ont pu obtenir leur forme hellénisée seulement à Alexandrie, et ce n'est que de là qu'elles purent se répandre autant peu savons nous du culte alexandrin lui-même. La ville étant complètement détruite nous ne pouvons que tâtonner dans l'obscurité chaque fois que nous cherchons les formes primitives des phénomènes religieux ou culturels d'origine alexandrine. Nous ne savons pas pré­cisément de quel sanctuaire est partie la cérémonie d'Isis s'embarquant pour la mer à la recherche d'Osiris. Or, d'après les données disponibles c'est à juste titre que nous présumons que ce sanctuaire était situé sur l'île de Pharos. Parmi les sour­ces écrites relatives à Isis Pharia 28 il y en a quelques-unes qui prouvent que le théâtre du culte de la déesse était l'île de laquelle elle reçut son attribut. 29 Etant donné que des monnaies figurées à inscription attestent que le type d'image était appelé dans l'antiquité Isis Pharia, 30 et que sur les revers des monnaies alexandrines de l'époque impériale elle figure souvent avec le célèbre phare de l'île de Pharos 27 Préaux, CL: Chr. d'Ég., 11 (1936), pp. 111 et suiv.; P e r e m a n s, W. : Vreemdelingen en Egyptenaren in Vroeg-Pt olemaeiseh Egypte. Louvain, 1937 ; Weste r­in a n n, W. L.: Act. V. Cong. Int. Pap. Bruxelles, 1938, pp. 565 et suiv. ; S w i d e r e k, A. : Journ. Jur. Pap., 7/8 (1953 — 54), pp. 231 et suiv. ; W i 1 a m o w i t z — M o e 1 1 e n ­d o r f f , E. v. : Uer Glaube der Hellenen, II. Basel, 1959, p. 335 ; Rost o v t z e f f, M . : The Social and Economic History of the Hellenistic World, I. Oxford, 1964, pp. 316 et suiv. 2S D rexler, W. : Tsis. ML, TI (1890-94), pp. 479, 480; C alder ini, A.: Dizionario dei nomi geografici e topografici dell'Egitto greco-romano. I. Le Caire, 1935, pp. 161, 162; Vandebeck, G. : op. cit., p. 47. 29 Ovi d e, Amor., II, 13, 8. Metam., IX, 773. S tati u s III, 2, 101, 102; M i n. Feb, Oct., 21, 1. Inscriptions: CIG, III, 4683b ( = OGIS 706), 4944 b ( = IGR I 1310), 5119. — C'est le sanctuaire qu'indique la représentation de la monnaie frappée dans la 21 e année d'Iladrieu, sur laquelle on voit Isis Pharia entre des pylônes. V o u' t, -1 : Die ale­xandrinischen Münzen, IL Stuttgart, 1924. p. 59. — Tl existe aussi des données selon les­quelles les dieux de Canope avaient des sanctuaires à Alexandrie. Cf. Adria n i, A.: Repertorio d'arte dell'Egitto greco-romano. Sér. C, Vol. I. Palermo, 1966, pp. 249, 250. On se demande si ce sanctuaire non localisable n'était pas identique au temple d'Isis à Pharos. — Selon Weber, W. : Drei Untersuchungen zur ägyptischen Religion. Heidelberg, 1911, ]). 15, dans le sanctuaire de Pharos Isis était le compagnon de Hélios-Sarapis et de Horus­Apollon. 30 D r e X 1 e r, W. : op. cit., p. 487; A 1 f Ö 1 d i, A.: Festival (1937), p. 47; P r u ­n eau, Ph.: BCH, 85 (1961), p. 444.

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