Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 34-35. (Budapest, 1970)

POGÁNY — BALÁS, EDITH: Remarquessur la question des antécédents et de la survivance des motifs de quelques gravures de Marcantonio Raimondi

antiques, ce que déjà Sandrart a constaté: aux reliefs conservés à la Villa Medici et à la Villa Pamphili. C'est sur le côté droit du relief de sarcophage de la Villa Medici 22 qu'on voit le groupe composé de deux dieux fluviaux et de personnage assis près d'eux, que Raphaël dans son dessin a librement modifié. Cette charmante figure de femme de Raphaël, accoudée et s'appuyant sur sa cruche — qui depuis a inspiré nombreuses oeuvres d'art — prend dans le dessin la place du personnage assis de dos sur le relief, tourné vers le fond, s'appuyant sur son bras plié dans le coude et dans le poignet et levant l'autre à la paume ouverte. Cette figure du relief anti­que, absente dans la gravure du «Jugement de Paris» (B. 243), réapparaît sur l'autre gravure de Raimondi, la «Femme au croissant» (B. 354) ci-dessus mentionnée, mais sous la forme d'un homme. La feuille représente une femme debout, tenant dans sa main droite levée le croissant et dans sa main gauche un rouleau. L'homme à sa gauche sonne du cor et l'autre à sa droite est assis par terre en s'appuyant sur son bras droit légèrement plié et levant sa main gauche vers le croissant. C'est à cette gravure de Raimondi que Cézanne a emprunté la figure centrale de son ta­bleau intitulé «Baigneuses devant une tente» (fig. 105) 23 (Venturi 543). Gertrude Berthold, dans son ouvrage oîi elle analyse les rapports entre Cézanne et les maîtres anciens, 24 ne signale pas cet emprunt, bien qu'elle démontre dans plusieurs peintu­res de Cézanne des figures empruntées au «Jugement de Paris» de Raimondi, 25 et médiat, cependant, est la figure de femme de la feuille B. 354 qui devint le point de départ de toute une série de représentations. Petrucci soidève la question de l'interprétation de la gravure, il ne la considère donc pas simplement comme une allégorie de la Lune. Pet­rucci. A.: Il Mondo di Marcantonio. Bollettino d'Arte, 1937, p. 38. — L'origine et la survivance du motif de la figure assise par terre ont jusqu'à présent échappé aux histo­riens. 22 R o b e r t, C. : Die antiken Sarkophagreliefs. Berlin, 1898, II, pl. IV, fig. 10, pl. V, fig. 11, p. 15. La figure assise par terre sur le relief de sarcophage montre vers Jupiter de la même façon que celle de la gravure qui tend la main vers la lune. Le dessin du Codex Coburgensis (Fol. 58, n° 199) reproduit sur Pl. V. fig. Il 1 dans R o b e r t, C: op. cit., Tome II. donne avec une fidélité absolue le geste de la main levée, tandis que sur le relief ce geste n'est pas tout à fait distinct. 23 Cézanne: Baigneuses devant une tente, vers 1883 — 85, 03x81 can. Stuttgart, Württemberg. Staatsgalerie. — Le tableau fut acheté, en 1959, avec la collection d'Oslo de Ragnar Moltzau. — B e r t h o 1 d, G. : op. cit., p. 38, fig. 37 ; Feist, H. : Cézanne. Leipzig, 1903, fig. 20; Europäische Malerei in deutschen Galerien. München, 1968, n° 259. 24 B e r t h o 1 d, G. : Cézanne und die alten Meister. Stuttgart, 1958. Cet ouvrage est consacré à la question de savoir quelles étaient les figures que Cézanne — qui, faute d'études faites d'après des nus, a observé sur celles-ci les formes des détails du corps hu­main — a empruntées aux sculptures ou aux peintures antiques, Renaissance et baroques, et comment il les a utilisées. L'auteur constate que Cézanne s'est efforcé par ce moyen de rassembler dans une figure plastique, et de visualiser la direction principale de l'espace de la composition. 25 Cézanne : Le Jugement de Paris. 1860-61. Venturi, L. : Cézanne. Son art, son oeuvre. Paris, 1930, n° 10; B o r t hold, G.: op. cit., p. 30 ; Reff, Th.: Cézanne and Hercules. The Art Bulletin, 1900, p. 39; Dans et; tableau Cézanne n'a peint que la scène centrale de la composition de la gravure. — Cézanne: Cinq baigneuses, 1873— 77. V e n­t u r i, L. : op. cit., n° 204; B e r t h o 1 d, G.: op. cit., p. 30; N e u m e y e r, A.: Paul Cézanne. Die Badenden. Stuttgart, 1959, p. 8 ; Selon G. Berthold, la gravure du «Jugement de Paris» a inspiré deux figures du tableau de Cézanne : celle qui se tient debout et tourne le dos, et celle qui est assise à droite et lève les mains. G. Berthold considère cette derniè­re comme un persiflage de la belle femme nue du «Déjeuner sur l'herbe» de Manet. ­Selon les auteurs cités, Cézanne a connu le «Jugement de Paris» de Raimondi par le livre de Ch. Blanc, intitulé Histoire des peintures de toutes les écoles (Paris, 1870) où fut reproduite la gravure et dont la partie traitant de Raphaël a paru déjà en 1857. G. Berthold publie encore des reproductions parues dans les autres volumes (espagnol, etc.) d'après lesquelles Cézanne fit des dessins.

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