Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 34-35. (Budapest, 1970)

POGÁNY — BALÁS, EDITH: Remarquessur la question des antécédents et de la survivance des motifs de quelques gravures de Marcantonio Raimondi

qu'elle énumère encore deux dessins de Cézanne exécutés d'après les gravures de Raimondi. 26 Au centre du tableau des «Baigneuses devant une tente» se tient assise dans le sens inverse la figure que Raimondi a, sur sa gravure, empruntée au relief de sarcophage (B. 354) 27 mais à nouveau sous la forme d'une femme. Son attitude est la même, elle est assise vue de quart, les genoux haussés, le bras gauche légèrement plié, reposant la main aux doigts étalés sur le sol, et levant le bras droit. Sur la gravure ce personnage tend la main vers le croissant que tient la femme près de lui, tandis que sur le tableau de Cézanne le bras de la femme assise porte la main levée à la draperie de la femme qui se tient derrière la tente. Cette figure assise est sans doute empruntée directement à la gravure de Raimondi, ce qui est d'autant plus frappant que Cézanne selon l'observation de G. Berthold, a composé les autres figures de son tableau d'après les personnages du Dominiquin et de Vernét. 28 Dans les esquisses et dessins de Cézanne on ne trouve nulle part les antécédents de cette figure assise au centre. Cézanne l'a connue par la gravure et l'a simplifiée avec une austérité presque monumentale pour lui donner plus de naturel et de légèreté, même il l'a reprise sur la version de Philadelphie de la grande «Baigneuses» où elle termine à droite la composition. 29 Neumeyer 30 identifie les modèles de presque tous les personnages de ce tableau: à l'avant plan, au milieu, les deux personnages sont pris des deux dessins faits d'après la «Venus accroupie», à gauche la femme avan­çant figure dans le dessin intitulé les «Trois baigneuses» (1880), à droite la femme s'appuyant contre un arbre est visible sur le dessin exécuté d'après la Vénus de Milo, et on reconnaît le modèle de la femme couchée vue en raccourci sur le dessin intitulé «Après-midi à Naples». Neumeyer, cependant, n'a pas remarqué que le modèle de la figure dans l'angle droit était la femme assise au milieu, sur le sol, du tableau des «Baigneuses devant une tente», aussi n'a-t-ilpas signalé sa connexion avec la figure de la gravure. La feuille de Raimondi représentant la «Cassolette aux caryatides» (B. 489 — fig. 100) a inspiré outre Cézanne aussi Renoir (fig. 109), même cette composition eut, d'une façon curieuse, une importance particulière dans l'art français du XVI e siècle également. La Cassolette était un brûle-parfums de bronze exécuté, en 1518, par Raphaël et son atelier pour François I er , 31 et c'est en même temps que fut 26 Marcantonio Raimondi: Caryatides (Cassolette). Bartsch, 489. Delaborde 213. ­Le dessin de Cézanne fait d'après cette gravure est reproduit dans B e r t h o 1 d, G.: op. cit., p. 92 et dans Vent u r i, L.: op. cit., 1299, 263, 1475; Herl hold ne marque pas la source d'où fut tirée la reproduction, elle ne donne que la collection où se trouve conser­vée la gravure originale: Bibliothèque Nationale, Estampes. Eb. 5.11; on retrouve la re­production de cette gravure également chez Charles Blanc (Gazette des Beaux-Arts, 1863, p. 268); elle expose la série de photographies des oeuvres de Raimondi parue, en 1863, dans l'édition de; Goupil, et signale que la feuille des Caryatides reproduite sur ces pages fut tirée de la plaque originale de Raimondi qui est passée dans la collection d'Emile Galichon. Parmi les gravures mentionnées se trouve aussi la gravure intitulée «Les grim­peurs» que Raimondi a exécutée d'après Michel-Ange et d'après laquelle Cézanne fit éga­lement un dessin. Cézanne a donc copié les gravures qui ne figuraient point dans la série de livres de Ch. B 1 a n c, Histoire des peintures . . . d'après les photos éditées par Goupil. 27 11 est possible que ce soit la gravure en contrepartie du monogrammiste ZV qui est tombée entre les mains de Cézanne. 28 B e r t h o 1 d, G. : op. cit., p. 38. 29 La grande «Baigneuses» 1900 — 1905. 208 X 249 cm. Venturi, L. : op. cit., n° 719. Philadelphia Museum of Arts. La représentation la plus récente et la plus synthétique du thème qui, dès 1877, a préoccupé Cézanne pendant trente ans. 30 N e u m e y e r, A.: op. cit., p. 16. 31 H i r t h : op. cit., p. 37. 10* 174

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