Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 34-35. (Budapest, 1970)
GARAS, CLAIRE: Les oeuvres de J.H. Schönfeld et de J. Heiss en Hongrie
proprement dit, le «Paysage imaginaire» conservé à l'Académie de Vienne. Toutefois, dans ses tableaux de jeunesse, peints dans sa période italienne, le paysage joue un rôle important. Les motifs et les détails montrent une identité frappante avec le tableau de Prague. La perspective transparente, la peinture délicate des feuillages, les menues figures très fines s'adaptant à l'entourage évoquent les Paysages arcadiens de la Galerie Pallavicini de Rome et du Musée Brukenthal de Sibiu. Le paysage de Prague n'était sans doute pas isolé dans l'oeuvre de Schönfeld, et avec le temps nous retrouverons probablement encore d'autres. Pans l'inventaire de la Galerie de Dresde, dressé en 1722, a figuré un tableau du peintre intitulé «Rudera mit Monument» (son pendant avec trois soldats), et dans la Résidence de Salsbourg était enregistré, au XVIII e siècle, un paysage avec des détails d'architecture. 14 En vue de compléter l'oeuvre de Schönfeld, nous désirons mentionner encore un tableau dans une collection particulière, qui peut être classé dans l'oeuvre du peintre. A l'exposition à Darmstadt et à Salsbourg de la collection du D r Kurt Rossacher a figuré une esquisse de tableau d'autel attribuée à un peintre romain qui représente Saint Ignace agenouillé avec le Rédempteur apparaissant devant lui, et Dieu le Père planant en haut avec le choeur des anges. 10 La parenté entre cette esquisse et les tableaux religieux tardifs de Schönfeld est frappante, et la ressemblance par exemple, avec la «Sainte Trinité» signée de Hohenwart (voir la figure d'ange à droite) est évidente. C'est Schönfeld qu'évoquent les types du Christ et du Dieu le Père, la peinture pittoresque de la draperie et le coloris aux nuances chaudes. Les particularités du style nous font penser aux oeuvres exécutées dans les années 1660, la représentation sur la commande des Jésuites. Schönfeld ayant travaillé en 1660 pour les Jésuites d'Innsbruck, il semble logique de rattacher l'exécution de l'esquisse à ces travaux. 16 C'est parmi les meilleurs élèves et disciples de Johann Heinrich Schönfeld que les sources mentionnent Johann Heiss (1640—1704), natif de Memmingen, qui a travaillé également à Augsbourg. 17 Heiss peignit des tableaux d'autel, des scènes mythologiques, des allégories et des tableaux d'histoire, et à la fin du XVIII e siècle l'historiographe von Stetten en a encore vus plusieurs chez les collectionneurs et amateurs d'art d'Augsbourg. Il écrit: «Es mangelt seinen Gemälden an schöner und sinnreicher Erfindung durchaus nicht, doch sind sie in der Ausführung des Pinsels nicht vom gleichen Werte». 18 A l'exposition de l'art baroque organisée récemment à Augsbourg, Heiss a figuré avec huit tableaux. Ses oeuvres connues et authentiques, en partie signées, pourraient être actuellement au nombre de 50. Nous pensons ajouter à cet oeuvre, considéré encore comme fragmentaire, deux autres tableaux découverts à Budapest: deux représentations allégoriques qui, jusqu'à présent, 14 Inventaiïa Sr. König. Majestät in Pohlen . . . Schildereyen . . . 1722. Nr. 462. Handschrift, Dresden, Gemäldegalerie. Hübner, L.: Beschreibung der hochf. erzbisch. Haupt- und Residenzstadt Salzburg. Salzburg, 1792, TI, p. 582. 15 Rossacher, K. : Visionen des Barock. Darmstadt, 1965, p. 122, n° 57, et Salzburg, 1966, huile s. toile, 49,5x30,8 cm. Voir une version un peu plus ancienne du thème sur l'esquisse signée du tableau d'autel, de Caspar Strauss, également à Augsbourg. {1945). Augsburger Barock. Catalogue, n° 266, fig. 138. 16 W e i n g a r t n e r, J.: Die Kirchen Innsbrucks. Wien, 1921, p. 28, mentionne dans la chapelle de Saint Ignace de l'église des Jésuites d'Innsbruck un tableau («besonders hübsch») auquel nous pourrions éventuellement penser en rapport avec l'esquisse. 17 Voir la synthèse la plus complète de son oeuvre dans T h i e m e, L. — Beck e r, U. : Allgemeines Lexikon der Bildenden Künstler, XVI. Leipzig, 1923, p. 218. 18 S t e 11 e n, P. v.: Kunst-, Gewerbe- und Handwerksgeschichte von Augsburg. Augsburg, 1779, p. 307.