Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 30. (Budapest,1967)

HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: Compositions de nus et leurs modeles

dont l'authenticité est douteuse. 41 Aussi Vasari, en parlant de la poupée de Fra Barto­lommeo, commence-t-il l'alinéa par ces mots : « Aveva openione Fra Bartolommeo, quando lavorava, tenere le cose vive innanzi ; e per poter ritrar panni ed arme ed altre simil cose fece fare un modello di legno grande quanto al vivo, che si snodeva nelle congenture, e quello vestiva con panni naturali. . .» 4- Donc, si Michel-Ange (fig. 40), 4:! le Veronese et Titien s'étaient, en effet, servis dans certains cas de tels modèles de sculpture en cire, en bois ou en plâtre, ils ne les utilisaient pas pour en représenter des nus, car ils les peignirent d'après nature, éventuellement sous l'inspiration des monuments antiques. On reconnaît les couples d'amoureux de Titien, mais aussi les doubles portraits de Romanino et des maîtres giorgionesques, ainsi que les couples de fiances de Lotto non par les titres de ces oeuvres, mais par le rendu approfondi des événements vécus. Par contre les personnages de Spranger, de Goltzius, de Cornelis van Haarlem et des peintres appartenant à leur entourage sont — si les attributs ne l'indiquent point — simplement des hommes et des femmes nus figurés dans une attitude compliquée et artificielle, sous une forme agitée, parfois croustillante, presque indépendamment l'un de l'autre et de l'action marquée dans le titre. Bien que les maîtres nordiques aient désiré présenter à l'oeil ce que l'oeil à lui seul ne peut pénétrer, ils s'efforcèrent de représenter le contenu le plus compliqué et le plus forgé qui n'était compréhensible que pour les initiés. C'est ainsi qu'on pourrait expliquer la collaboration étroite de la littérature et des arts plas­tiques, et c'est pourquoi il était nécessaire, pour la compréhension des sujets abstraits, de faire figurer les symboles, les allégories, les attributs et les emblèmes, et dans le cas des gravures faites d'après des tableaux ou des dessins, des poèmes qui expliquaient les sujets abstraits. 44 Les compositions elles-mêmes sont bien plus compliquées que les tableaux des maîtres nordiques de la première moitié du XVI e siècle, qui s'inspiraient des modèles italiens. Aussi le sujet est-il autre, car ce qui là est le péché originel, est ici la représentation de l'histoire d'un couple d'amoureux à peine connue d'Ovide. Et tandis que dans l'interprétation des maîtres italiens ce sont plutôt les dieux et les déesses géné­ralement connus qui seront portés sur la toile et dont les beaux corps nus expriment la joie des peintres et des clients, ces personnages seront, de Spranger jusqu'à Cornelis, à un tel degré forgés qu'ils font l'effet de mannequins et de figures de plâtre et non d'amoureux vivants ou de dieux antiques d'une beauté idéale. 41 Op. cit. p. 110. Armenini cite les mots de Léonard à propos du Jugement dernier de Michel­Ange, bien qu'au moment de l'exécution de la fresque Léonard était déjà depuis longtemps disparu. 4-Vasari — Milanesi: op. cit. IV, p. 195. Pareillement, dans le chapitre traitant de Garofalo c'est ce qu'il relève: «Ma quello, che importa più, ritrasse dal vivo e naturale ogni minu­zia, corne quelli che conosceva la diritta essere imitare ed osservare il naturale.» VI, p. 464. 43 Sur une étude de draperie de Michel-Ange, conservée au British Museum, le torse d'une figure de sexe incertain semble être assemblé de plusieurs morceaux. Sur les bras on distingue nettement les tenons avec lesquels ils étaient fixés au tronc. On voit de tels tenons sur les divers mannequins figurant dans l'étude citée (de 1954) de Weixlgärtner. Le dessin est publié dans W i 1 d e, J. : Italian Drawings in the Department of Prints and Drawings in the British Museum. London, 1953, p. 21, pl. XIX, recto 10. — En rapport avec Veronese Mariette mentionne une sta­tue représentant «Venus et Adonis» que Veronese aurait utilisée comme modèle dans ses tableaux. Bottari — Ticozzi: Lettere Pittoriche VIII. p. 433. Lettre de Mariette à Temanza. Paris, 28 juillet 1772. 44 Très intéressante est la conception caractéristique de Herder qui, en écrivant de l'art et de la littérature de la seconde moitié du XVI e siècle, dit que le temps des grands poètes est passé: «... dagegen war teils aus ihren Werken, teils aus den Gemälden mancher grossen Künstler eine Liebhaberei an Symbolen, bedeutende Attributen, Allegorien und Gedanken gekommen, die. . . den menschlichen Geist zwar erweiterte, aber die Kunst verengte.» .. . «Häufig wollte man auch dem Auge darzustellen was ihm nicht darzustellen war. . .» H e r d e r's Werke. Berlin, Hempel, Partie 15, pp. 247 et suiv.

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