Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 30. (Budapest,1967)

HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: Compositions de nus et leurs modeles

artistique quattrocentesque de Léonard, selon laquelle Michel-Ange avait créé «Le Juge­ment dernier» d'après des figurines de cire, et ayant utilisé trop peu de ces figurines, il a représenté les vieux avec la même musculature que les jeunes. 32 Bien que dans les écrits théoriques on lise déjà de bonne heure qu'en rechauffant les figures de cire, leur attitude peut être changée, celles-ci sont dans l'essentiel des modèles incommodes, ressemblant aux modèles de sculpture en plâtre ou en bronze qui servirent plutôt aux études d'atelier qu'à l'exécution de compositions à nombreux personnages. Plus pratiques étaient les figurines de bois en premier lieu pour l'arrangement de la dra­perie et pour fixer l'attitude des figures. Ces figures de bois sont mentionnées déjà dans les années 1450, donc dans les années précédant quelque peu le temps du mannequin durerien qui était une statue parfaitement modelée. Dans les sources italiennes la «figu­retta di legname, che sia disnodata le braccia e le gambe et ancora il collo» se rencontre pour la première fois chez Filarete. 33 Vasari dit que son inventeur était Fra Barto­lommeo, 34 mais il en parle aussi en rapport avec Garofalo. 35 Weixlgärtner, en se référant à un contrat, mentionne des poupées-modèles ayant appartenu à Fra Bartolommeo™ et parle de deux dessins de Léonard où, à son avis, figurent des modèles de bois («modelli di legname») faits pour étudier et disposer les draperies. 37 C'est comme une étude faite d'après une telle figurine, que nous considérons l'Enfant Jésus du dessin de Fra Barto­lommeo, intitulé «la Madone avec le saint Enfant», présenté (fig. 41), en 1965—66, à l'exposition des dessins italiens du Metropolitan Museum de New York, et il n'est pas impossible que la figure de la Vierge, représentée sans mains, ait été exécutée avec l'aide d'une poupée plus grande. La petite main tronquée de l'Enfant Jésus pourrait être la représentation typique d'une telle «figuretta di legname». 38 Une autre étude faite d'après un tel modèle de bois est, à notre avis, un dessin attribué à un disciple de Léonard ou de Verrocchio, qui est conservé au cabinet des dessins du British Museum, 39 et où, sur une figure également sans mains dont la tête est seulement marquée, l'artiste a représenté une draperie rassemblés de fronces. Une telle figurine de bois aux membres mobiles dut être le modèle de Lorenzo Credi sur une étude de draperie, où les bras et la tête inorganiquement emboîtés sautent aussitôt aux yeux. 4 " Les maîtres italiens, cependant, n'ont jamais utilisé ces figurines comme modèle de leurs tableaux de nus. C'est avec un accent péjoratif qu'Armenini cite l'opinion de Léo­nard — donnée dans la bouche d'un de ses élèves — sur «Le Jugement dernier», opinion 32 A r m e n i n i, G. B. : De'veri precetti délia pittura. Op. cit., p. 110. 33 Cité par Weixlgärtner, A.: Von der Gliederpuppe, op. cit., p, 38. de l'édition de Fila­rete par W. v. O e 11 i n g e n. Wien, 1890, III, pp. 654 et suiv. 31 «... fece un modello di legno grande quanto il vivo, che si snodava nelle congenture e quell o vestiva con panni naturali. ..» Vasari — Milanesi: Le vite. . . Firenze, 1906, IV, pp. 195, 196. 35 Ibid. VI, p. 464 «... in facendo quest'opera, fece Benvenuto quello che insin'allora non era mai stato usato in Lombardia ; cioè, fece modelli di terra per vederé meglio l'ombra ed i lumi, e si servi d'un modello di figura fatto di legname, gangherato in modo, che si snodava per tutte le bande, ed il quale accomodava a suo modo con panni addosso ed in varie attitudini.» Ibid. VI, p. 464, au sujet de son tableau intitulé le «Massacre des Innocents» qu'il peignit pour l'une des chapel­les de l'église San Francesco de Ferrara. 36 Dürer und die Gliederpuppe. Op. cit., p. 86. 37 Publié : M e d e r, F. J. : Die Handzeichnung. Op. cit., fig. 194, et B o d m e r, J. : Leonardo Stuttgart, 1931, p. 152. 38 Plume et encre brune. Exécuté vers 1504. New York, collection Lehmann. Exposé: Draw­ings from New York Collections. I. The Italian Renaissance. New York, Metropolitan Museum, 1966, n° 28. 39 Popham —-Pouncey: Italian Drawings. London, 1950, n° 95. 40 Publié dans la Revue du Louvre, XII, 2, 1962, p. 96.

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