Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 30. (Budapest,1967)
GARAS, CLAIRE: Le tableau du Tintoret du Musée de Budapest et le cycle peint pour l'empereur Rodolphe II
31. Tintoretto: Femmes faisant de la musique. Dresden, Gemäldegalerie surprend les amoureux. La source de Giraldi a été dans l'un et l'autre épisodes Ovide qui, dans les Fasti décrit en détails et d'une manière nuancée comment la Lydienne avait paré le héros de sa propre robe et de ses bijoux, en lui enlevant la peau de lion et la massue. 35 C'est cette scène que le Tintoret a représentée sur le tableau d'«Héraclès» au miroir de Florence. Ayant changé de robe, les amoureux endormis sont surpris par le faune insinué dans la chambre sous le couvert de ténèbres. Comme l'écrit savoureusement Ovide et à sa suite Giraldi, l'habitant des forêts, trompé par le voile de femme, se faufile en tâtonnant dans le lit d'Héraclès qui, réveillé en sursaut, éloigne l'intrus d'un coup de pied. Réveillés par les cris de secours de la femme, les serviteurs se précipitent dans la chambre en éclairant le faune tombé du haut lit. 30 C'est exactement ainsi qu'on voit la scène sur le tableau de Budapest du Tintoret : la représentation correspond à la description jusqu'aux moindres détails. Il ressort aussi du tableau et du compte rendu de Ridolfi que ce n'est point d'Ovide, mais de Giraldi que le peintre s'est inspiré en exécutant le tableau. A savoir, Ovide, dans les Fasti, parle de la Lydienne, c'est à dire Omphale, et la mythologie met l'histoire effectivement en rapport avec Omphale. Par contre Giraldi parle toujours d'Iolé, la fille du roi Eurytos, et Ridolfi, dans la description des deux tableaux du Tintoret, mentionne conséquemment Iolé comme le personnage féminin 35 Giraldi: op. cit., p. 590 ; P. Ovidius Nasonis Fastorum libri sec. (Le calendrier romain d'Ovide) Budapest, 1954, Chant II, vers 317—330, p. 86. 36 O v i d e : op. cit., Chant II, vers 332—356, p. 88. «Cetera temptantem cubito Tirynthius héros/ reppulit: e summo decidit ille toro/. Fit sonus, inclamat comités et lumina posuit/ Maeonis: inlatis ignibus acta patent. . .» Giraldi, op. cit., p. 590. «Alii fabulosius rem sic tradiderunt, quod Hercules in Liberalibus cum Iole vestem mutavit et habitum: unde Faunus existimans Herculem puellam esse, veste deceptus, ab Hercule fuit pede percussus in ventre. ..»