Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 30. (Budapest,1967)
GARAS, CLAIRE: Le tableau du Tintoret du Musée de Budapest et le cycle peint pour l'empereur Rodolphe II
sition intégrale est visible sur un dessin de Hoefnagel, une copie du tableau (Berlin, Kupferstichkabinett — fig. 28) et sur un dessin vénitien attribué autrefois à Domenico Tintoretto (Venise, Académie — fig. 29). La concordance avec la description de Ridolfi et le fait que J. Hoefnagel appartenait à l'entourage de Rodolphe II, justifient la supposition selon laquelle le tableau de Prague du Tintoret ait, en effet, représenté cette même composition. Selon Mandowsky, les annotations des inventaires de Prague des années 1621 et 1637: «wie die natur in Wolken getragen wirdt, unter ihr das fruchtbar erdreich, ein gar schönes Stück, vom Tintoretto», se rapportent à ce même tableau. 23 La composition dut être, dans ces temps-là, encore complète et le tableau fut sans doute endommagé lorsque les Suédois ont, en 1648, emporté les tableaux de Prague. 24 Le tableau réapparaît à la fin du XVII e siècle, à Paris, dans la collection du Marquis de Seignelay et entre en la possession du Duc d'Orléans. Au Palais Royal il figure déjà dans son état mutilé, sous sa forme actuelle, et c'est ainsi qu'il passe, en 1798, en Angleterre, et en 1890, à la galerie de Londres. 25 L'histoire du quatrième tableau du Tintoret, intitulé les «Muses» et mentionné par Ridolfi, est également obscure. La collection de l'empereur Rodolphe renfermait, semblet-ilj encore une autre représentation de même sujet du Tintoret «Les neuf Muses», que Khevenmüller avait,en 1610, légué à l'empereur. 28 C'est à l'un de ces deux tableaux — éventuellement à un autre, un troisième — que se rapporte l'annotation de l'inventaire de 1621 : «Eine musica von Jungfrauen, schön vom Tintoreto.» 27 Deux versions du sujet, attribuées au Tintoret, sont, au cours des temps, passées du château de Prague à la galerie de Dresde. L'une qui représente le Parnasse avec Apollon, les Muses et les trois Grâces, fut, selon la tradition, emportée de Prague, en 1632, par Johann Georg I er prince de Saxe (fig. 30), et l'autre, sur laquelle on voit six femmes faisant de la musique, fut en 1749, achetée également à Prague (fig. 31). 28 C'est plutôt cette dernière oeuvre qui correspond à la description de Ridolfi: «Le muse che ridotto in un giardino formano qui porte la représentation de la même légende (sans Jupiter). La médaille a invité plusieurs érudits à supposer que le tableau ait été exécuté pour Tommaso Rangoni, sans toutefois examiner les connexions du cycle entier. "Zimmermann, H. : op. cit., n° 1207 ; D u d i k, E. : op. cit., n° 460. Vu que dans la peinture de la Renaissance la Nature était souvent représentée comme une femme du sein de laquelle coule le lait (v. par exemple, le triple tableau de Schiavone, Venise, Acc. etc.) ce numéro peut être en effet le tableau de Londres. Hadeln, le commentateur de Ridolfi (op. cit., p. 50) a mis le n° 1022 de l'inventaire de 1621 intitulé «Jupiter und Semele im pliz» en rapport avec le tableau du Tintoret, c'est en réalité l'oeuvre de «Paradis Pordonon» et sans aucun doute une autre représentation. 24 Dans la liste des tableaux passés de Prague dans la collection de la reine Christine, dans la mesure où les titres laconiques le permettent d'établir, ce tableau n'a pas figuré et on ignore son sort ultérieur. V. G e f f r o y, M. A. : Notices et extraits des manuscrits concernant l'historié de la France qui sont conservés dans les bibliothèques ou archives de Suède. Paris, 1880, p. 120. 25 Dubois de St. Gelais: Description des tableaux du Palais Royal. Paris, 1727, comme «Allaitement d'Hercule». Dans la publication de gravures du Palais Royal, éditée en 1808, il figure sous sa forme actuelle. 26 Jahrb. der kunsthist. Sammlungen des allerh. Kaiserhauses, XIX, 1898. Dok. 16998—16999 «las nueva musas» par le Tintoret. Selon Ridolfi (op. cit. II, p. 194), l'empereur Rodolphe possédait aussi un «Apollon et les Muses» de Palma le Jeune ; qui a disparu. 27 Z i m m e r m a n n, H. : op. cit., n° 1036, D u d i k, B. : op, cit., n° 291. 28 Dresde, le Parnasse («Apollon avec les Muses et les Grâces»), n° 271; 214x325 cm. Hübner,!.: Verzeichnis der Dresdener königl. Gemälde-Galerie. Dresde, 1827, p. 132. «Für Kaiser Rudolph gemalt. Durch Johann Georg I. aus Prag mitgebracht. Durch Leplat 1725 aus der Kunstkammer in die Gallerie.» Posse, H.: Beschreibendes Verzeichnis der älteren Gemälde. Die romanischen Länder. Dresden, 1939, pp. 114, 117 ; E b e r t, H. : Kriegsverluste der Dresdener Gemäldegalerie. Dresden, 1963, p. 151. Dresde, Femmes faisant de la musique, n° 265; 142X214 cm. V. Posse, H. : op. cit., p. 114, les n os 195, 1685 et 1718 ont figuré dans l'inventaire de Prague sous le titre «Kopie nach Tintoretto: Etliche Musen» (n° 551 1737).