Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 29. (Budapest,1966)
MOJZER, NICOLAS: Le huitieme tableau de chevalet du Maître MS
LE HUITIÈME TABLEAU DE CHEVALET DU MAÎTRE MS Les difficultés qui surgissent en reconstituant l'oeuvre de Maître MS sont tellement grandes que nous nous sentons découragés en essayant de les surmonter. On dirait que le sort eut soin de faire disparaître toute donnée relative à ce maître. Nous ne connaissons de l'oeuvre de l'une des plus grandes et des plus mystérieuses figures de la peinture gothique tardive de l'Europe Centrale que le cycle fragmentaire de Selmecbánya-Stiavnica et «l'Adoration des Mages» conservée au Musée de Lille, qui est de date un peu plus récente. 1 Nous avons tenté, il n'y a pas longtemps, de prouver que ces tableaux sont incontestablement les créations d'un maître d'un certain âge, arrivé déjà à maturité, qui a atteint aux sommets de sa carrière artistique sous l'influence des gravures de jeunesse — peut-être aussi des dessins — de Dürer, sans toutefois devenir son disciple. 2 Il semble donc que c'est à bon droit que nous recherchons ses oeuvres antérieures dans lesquelles les influences du maître allemand ne purent pas encore se faire valoir, mais dans lesquelles on retrouve déjà les éléments spécifiques propres au «Maître MS». Une telle oeuvre, qui eut un sort aventureux, est la «Déposition de Croix» provenant de Toruh et conservée actuellement au Musée National de Varsovie (fig. 69) . :î Le cadre original qui portait une inscription désignant sans doute les noms des donateurs, a disparu pendant la deuxième guerre mondiale. A ce qu'il paraît, l'inscription ne fut conservée nulle part. Peut-être c'est cette inscription qui était la dernière à contenir le nom du Maître MS qui, après les quatre siècles antérieurs, s'est perdu définitivement au siècle 1 V. synthétiquement : Radocsay, D. : 450 Jahre des Meisters MS. Acta Históriáé Artium IV, 1957. pp. 201—230 ; B o s k o v i t s, M. : On the trail of an Old Hungarian Master. The New Hungarian Quarterly III, 1962. n° 6, pp. 96—109. 2 M o j z e r, M. : Dürer és MS Mester (Dürer et le Maître MS). Művészet V, 1965. n° 5. 3 Publications plus importantes: Heise, J. : Die Bau- und Kunstdenkmäler der Provinz Westpreussen. Danzig, 1889. Fase. VI/VII. p. 260 ; Morelowski, iVL : O trzech torunski obrazach Meki Panskiej. Prace Komisji Historji Sztuki. Krakow, 1932. ;Chmarzynski, G.: Toruh. Dawny i dziejazy. Torun. 1933. XVI, n° 70. — Du même auteur: Sztuka w Toruhiu. Toruri, 1934. p. 48. — Exposé à Varsovie: Polska sztuka Gotycka. Katalog wystawy. Warszawa, 1935. n° 166. — W a 1 i c k i, M. : La peinture d'autels et de retables en Pologne au temps des Jagellons. Paris, 1937. pp. 27—28. — Narodowa Galéria Sztuki Polskiej. Tome I. —• História sztuki polskiej. Tome I. Sztuka sredniowiezna (Malarstwo: Tadeusz Dobrowolski). Krakow, 1962. p. 399. — W a 1 i c k i , M. : Les primitifs en Pologne. Paris, 1965. La «Déposition de Croix» est peinte sur chêne (!) à la détrempe. 213 X 144 cm. Elle a appartenu, avec la Flagellation (ajourd'hui au Musée National de Varsovie) exécutée sans doute un peu plus tôt, vers 1490, à un cycle de la Passion à deux ou peut-être à plusieurs membres, dont les panneaux furent exécutés par des peintres travaillant indépendamment l'un de l'autre à des endroits et dans des temps différents. Ils proviennent avec une grande probabilité de l'église Saint Jean de Torun. Il n'est pas impossible que les deux tableaux se trouvaient originairement dans l'ancienne église des Dominicains de Toruh, église de dimensions colossales, démolie en 1834. (Communication du Dr. Zygmunt Kruszelnicki, Toruh, Université.) Les tableaux ont passé plus tard au Musée Diocésain de Pelplin, d'où ils sont entrés, après la deuxième guerre mondiale, au Musée National de Varsovie.