Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 27. (Budapest,1965)

GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle, II.

poignet comme s'il lui tâtait le pouls.

40 Le costume du jeune homme, avec l'épée ceinte sur la taille, n'est pas un motif suffisant pour le prendre pour un médecin, ainsi il nous faut nous représenter le tableau cité dans l'inventaire Ludovisi, même si sa composition est éventuellement analogue, sous une autre forme et avec d'autres personnages. Un problème intéressant se pose au sujet d'une autre attribution à Giorgione figurant dans l'inventaire sous la mention « Un quadro d'un Ritratto alto palmi sei in circa con una Testa di morte sopra un tavolino, habito antico » (n° 276). Au XVII

e siècle il y a plusieurs fois question d'une telle représentation attribuée à Giorgione. A Venise, dans la collection de Pietro Tirabosco (1655), puis dans celle de Gaspare Checel (1657) figurait un « Ritratto con una testa di morto », et un inventaire de 1685 publié par Baldinucci, mentionne à côté de plusieurs tableaux de Giorgione, un Autoportrait du peintre « con cranio di cavallo ».

41 Plusieurs motifs cependant nous invitent à rattacher le Portrait d'homme d'Angleterre attribué auparavant à Giorgione et connu aujourd'hui en général comme l'oeuvre de Lieinio — le Portrait au crâne fort giorgionesque provenant de la collection de Lady Ashburton — aux représentations citées, et éventuellement au tableau de la collection Ludovisi.

42 Il est aisé de s'imaginer que le tableau de Londres fut considéré au XVII

e siècle comme l'oeuvre de Giorgione (fig. 42).

43 Le dernier tableau de la collection Ludovisi donné à Giorgione, « Un quadro d'una Cascata di Xro con la croce sopra un Monte con soldati alto p

ml sei in circa e largo dieci in circa » (n° 259) ne peut pas être identifié pas même approximativement. Ce tableau à nombreux personnage et de format allongé ne pourrait être rapproché que du «Portement de Croix» de Giorgione, noté par Ridolfi à un endroit inconnu : « Si vide ancora di questo mano un quadro in mezze figure quanto il naturale di Christo condotto al Monte Calvario da molt a sbiraglia; un de quali lo tirava con fune & altro con capello rosso di lui ridevasi ; lo accompagnavano le pietose Marie e la Verginella Veronica porgevagli un pannolino per raccorre del eadente sangue le pretiose stille ».

44 A vrai dire, la description nous inviterait à nous représenter le tableau Ludovisi plutôt comme une composition à figures entières avec le Christ effondré sous la croix et un paysage dans l'arrière plan, néanmoins nous ne connaissons aucun exemple giorgionesque qui serait conforme à la version à nombreux personnages ni à figures entières, ni à demi-figures. Le « Portement de Croix », une cora40 V. S u i d a, W. : Ein Meisterwerk des Palma Vecchio. Belvedere. Forum IX—X, 1926. p. 125, (Palma); Gombosi, G.: Palma Vecchio. Stuttgart-Berlin, 19:17. p. 116 (pas de Palma). 41 Lev i, C. : Le collezioni veneziani. Venezia, 1900. IL p. 53; G u a 1 a n d i, M. : Nuova raccolta di lettere. Bologna, 1856. III. p. 268. Dans l'inventaire figurant parmi les notes de Baldinucci l'Autoportrait est mentionné à côté du portrait de la mère de Giorgione « un ritratto d'una vecchia . . . che tiene una carta in mano, ed è sua madré », intitulé « Col tempo », on peut donc s'imaginer que les deux faisaient pendant. Dans le même inventaire figurait aussi un tableau attribué à Pordenone : « Ritratto di un frate francescano che tiene testa di morto, quest'è Fra Sebastiane ». 42 Oxford, Ashmolean Museum, n° 243, huile s. toile 76 X 62 cm, v. B e r e n s o n, B. : op. cit. 1957. fig. 844. 43 II y a un portrait d'homme avec un crâne à la Galerie Doria Rome (n° 41346), qui était attribué auparavant à Sebastiano del Piombo. D'autres portraits au crâne : G. Cariani: Portrait d'un vieil homme nurembergeois, Vienne, Kunsthist. Museum; L. Lotto: Homme avec crâne et une statue d'Apollon, Rome, collection P. Paolini. Un autoportrait de Titien avec sa maîtresse et un crâne connu par la gravure de Van Dyck était avant 1801 dans la Galerie Borghese 44 Ridolfi, C. : op. cit. p. 105.