Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 27. (Budapest,1965)
GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle, II.
position à demi-figures gravée au début du XVIII e siècle d'après une oeuvre attribuée à Giorgione (de la collection Chategnairey, Galerie de Dresde) semble une autre version plus récente. 45 Au sujet des oeuvres énumérées et en général des numéros des inventaires Giustiniani, Aldobrandini et Ludovisi, il convient d'attirer l'attention sur quelques éléments de validité générale. Ces collections furent fondées à la fin du XVI e siècle, et les conquêtes des Etats pontificaux eurent dans leur création un rôle déterminant. Les cardinaux ont, en leur qualité de légat, obtenu un butin considérable lors de la conquête et l'assujettissement des états et villes de l'Italie Centrale et du Nord: une partie importante des objets d'art du château de Ferrare, le legs de Lucrezia d'Esté, etc. sont passés, par exemple, en partie en la possession de Pietro Aldobrandini et en partie de Lodovico Ludovisi. Les cardinaux ont acheté, ou plutôt accaparé, des tableaux célèbres appartenant aux ordres religieux et aux églises, en satisfaisant de copies les organes locaux obligés de céder à contre-coeur à la demande. A cela viennent s'ajouter dans un nombre de plus en plus grand les dons d'objets d'art et les legs des princes et du haut clergé servant à affermir le patronage pieux. C'est ainsi que parvinrent dans les collections créées au début du XVII e siècle des oeuvres qui pour la plupart sont sorties de première main, donc du commetteur, le premier propriétaire. En identifiant et inventoriant ces objets les collectionneurs prirent en considération la tradition directe, donc celle de la première main. Les circonstances et la date de l'acquisition garantissent en grande mesure que les créations citées comme les oeuvres des maîtres du XVI e siècle datent en effet de ces temps et qu'elles n'étaient pas des copies du XVII e siècle. Les copies — qui furent faites en majorité fraîchement et d'ordinaire d'après des tableaux bien connus — furent soigneusement séparées et enregistrées. 46 En général, les inventaires ci-dessus évoqués furent dressés — déjà du fait qu'ils constituaient des documents premiers en vue de la répartition des biens — avec la plus grande circonspection, et avec une exactitude savante. Les attributions sont réfléchies, nuancées et non seulement les grands maîtres mais aussi des peintres moins connus sont tenus à jour grâce à eles données écrites et orales. Dans eles cas incertains les tableaux étaient définis comme « di mano incerto », et dans le cas des oeuvres contestées, comme « si creele » ou « si tiene ». Plus exactement, au point de vue de nos examens ceci signifie que pour les attributions à Giorgione des collections étudiées, les inventaires ont adopté les désignations du XVI e siècle, et conservé sans doute non seulement la tradition transmise de génération en génération, mais ils ont utilisé les données écrites y relatives, en premier lieu les inventaires et les instructions eles legs. Une synthèse historique concernant les divers peintres n'existait guère à cette époque et l'ielée de Giorgione qu'ils ont pu retracer par exemple d'après Vasa ri, Dolce, Armenini, Lomazzo, Borghini etc. était au début du XVII e siècle fort incomplet et approximatif et n'aidait guère à déterminer les oeuvres.La sphère des conceptions était ainsi dans une certaine mesure plus restreinte, aussi les suppositions erronées se bor45 Aux XVI e et XVII e siècles on lit souvent sur les représentations du Portement de Croix attribuées à Giorgione, or dans la plupart des cas ces mentions ont dû se rapporter à la composition à quatre personnages en demi-figure, donc à l'une des versions du célèbre Portement de Croix de la Scuola S. Rocco. 46 L'inventaire Giustiniani, par exemple, sépare décielément et nettement la Salome de Giorgione et la copie faite d'après celle-ci. Au cours du XVII e siècle le rythme de l'exécution eles copies s'accélère de plus en plus, et il est très caractéristique par exemple, que tandis que dans l'inventaire Aldobrandini ele 1626 on ne rencontre des copies qu'ici et là, celui de l'année 1682 enregistre nombreuses copies exécutées d'après les oeuvres de maîtres illustres.